Avant d’aller plus loin, au risque de vous décevoir, vous ne trouverez pas dans les articles qui suivent les réglages et optimisations miracles qui vont immédiatement transformer
votre crawler en bêtes de course. Vous y trouverez simplement les bases techniques pour préparer vous- même, votre machine selon vos exigences. J’insiste sur le vous, car il
n’existe pas de réglages ultimes, mais simplement des compromis entre différents paramètres à prendre en compte, et c’est à vous, pilote, de décider de quelle manière
doit se comporter votre crawler. Je vais simplement essayer de vous guider dans la multitude de paramètres qui affectent le comportement de votre machine.
LES LIENS
Les liens ont une influence prépondérante sur le comportement du crawler, il est important de leur accorder beaucoup d’attention pour tirer pleinement parti de votre crawler. A travers
divers articles, du plus généraliste au plus spécifique, je vais essayer d’aborder les différentes problématiques en ce qui concerne les liens, leur implantions, leur fabrication et leurs
réglages.
Cet article détaille des 3 principales configurations de liens que l’on peut trouver sur un crawler. La barre Panhard, le 3 links, et le 4
links.
Les principales configurations de liens.
BARRE PANHARD
Dans cette configuration, les liens supérieurs sont placés de manière particulière. Un lien supérieur est perpendiculaire au pont et bloque la rotation en tangage, tandis qu’un autre lien
supérieur est placé parallèlement au pont et assure le contrôle du pont sur les translations droite/gauche. Comme chaque lien est dédié à bloquer un seul mouvement du pont, il est placé de
manière optimale, ce qui limite les efforts sur les rotules. C’est un très bon système de guidage, mais le problème, c’est que pour placer le lien supérieur parallèle au
pont, il faut un point d’ancrage châssis placé très en près de celui-ci. Cette configuration n’est pas particulièrement adaptée aux châssis crawlers classiques. Elle
estdonc très peu utilisée, on va plutôt retrouve ce type de configuration sur des scales.
Le 3 links
C’est la configuration la plus simple, on la retrouve sur l’AX-10 (première génération). Il n’y a qu’un seul lien supérieur en forme de Y. Le lien supérieur est connecté au pont par une rotule placée perpendiculairement à celui-ci. Cela offre au pont une grande amplitude de mouvement (en rotation X). Le problème, c’est que cette rotule travail dans le
sens des efforts, et il n’était pas rare sur les vieux AX-10 que cette rotule de déboite suite à un gros choc. Cette configuration a été remplacée par le 4 links, qui
permet plus de réglages.
Le 4 links
C’est la configuration la plus utilisée sur nos crawlers. Elle est faite de 2 liens inférieurs et des 2 liens supérieurs, triangulés entre eux pour assurer un bon guidage du pont. Elle permet un
large choix de réglages et de configurations qui la rend très intéressante. C’est cette configuration que je détaillerai en particulier.
Le rôle des liens
Les liens assurent une liaison rigide entre le châssis et les ponts. Leur rôle est de bloquer certains des axes de mouvements des ponts par rapport au châssis et d’en autoriser
d’autres.
On considère que les ponts ont 6 axes de liberté :
3 axes de mouvements en translation des ponts par rapport au châssis :
en X (d’avant en arrière),
en Y (de haut en haut),
en Z (de droite à gauche).
3 axes de mouvement en rotation du pont par rapport au châssis :
en X (en roulis),
en Y (en lacet),
en Z (en tangage).
Sur notre crawler, on souhaite conserver uniquement un mouvement de translation, celui en Y, c’est-à-dire un mouvement du pont de haut en bas et un mouvement en rotation, celui en X,
le roulis qui correspond au croisement du pont. Tous les autres mouvements doivent être bloqués.
Comment placer ses liens sur un 4 links
Ici, je ne parlerai pas réglages, c’est un point que j’aborderai plus tard. Je vais commencer par expliquer comment placer correctement les liens sur un crawler pour qu’ils offrent un
guidage correct des ponts.
Quand je mets en place les liens sur mon crawler, je débute toujours par les liens inférieurs. Ils me permettent de définir l’empattement du crawler. La principale fonction des liens
inférieurs est de bloquer les mouvements en translation en X (d’avant en arrière) et rotation en Y (en lacet).
Ensuite, je peux placer les liens supérieurs, qui vont bloquer, en conjonction avec les liens inférieurs, la translation en Z (de droite à gauche) et la rotation en Z (en
tangage).
Deux remarques importantes sur la rotation en Z (le tangage) des ponts, cette rotation est principalement induite par la rotation des roues. Les roues tournant dans un sens,
impliquent une rotation inverse au pont, cela intervient dans les réglages d’anti-squat des ponts. D’autre part, cette rotation est appelée aussi clockage du pont (c’est un anglicisme), cela
permet de régler l’angle des cardans pour les shafty ou la hauteur des moteur pour les MOA.
Là, il faut comprendre que la triangulation des liens supérieurs est primordiale, elle permet de bloquer la translation en Z (de droite à gauche). Ce qui importe, c’est l’angle formé
entre les liens supérieurs et inférieurs, au plus c’est angle est grand, au mieux le pont sera guidé. Si c’est angle est trop faible, cela va se traduire par de fortes contraintes sur les
rotules qui vont rapidement prendre du jeu, et le pont va rapidement se dandiner de droite à gauche.
Il est possible de décliner cette architecture, en triangulant plus les liens inférieurs par exemple. Cette configuration est bien adapter au crawler ayant un skid étroit. Les
liens supérieurs et inférieurs étant encore plus triangulé, cela offre un très bon guidage du pont de droite à gauche.
En ayant les liens inférieurs très triangulés, on peut redresser les liens supérieurs pour qu’ils soient plus parallèles. Dans cette configuration, le guidage en translation en
Z (de droite à gauche) est assuré maintenant par les liens inférieurs.
Ces différentes configurations de liens ont une influence sur le roll axe du pont.
Effets parasites dans le contrôle des ponts
Même si vous respecter à la lettre les consignes de placement des liens, vos ponts seront tout de même sujets à quelques défauts dans leur guidage. On retrouvera entre autres effets
parasites :
Augmentation de l’empattement lorsque le crawler est plaqué au sol. C’est pour cela qu’en compétition l’empattement est mesuré le crawler au repos ET le crawler plaqué au
sol.
Axle streering, c’est un phénomène qui intervient quand le pont s’articule et qu’il ne reste plus parallèle avec l’autre pont.
Ces effets peuvent être atténués mais pas éliminés.
Qu’est-ce qui provoque ces effets parasites ?
La réponse est dans la manière dont s’articulent les liens. Sur l’illustration ci-dessous, on voit que lorsqu’un lien bouge, la rotule coté pont ne suit pas une ligne
droite, mais elle suit un arc (la courbe rouge). Cela induit un très léger déport de la rotule (la flèche bleue), c’est cette translation qui produit les effets parasites.
On peut diminuer ce déport en augmentant la longueur du lien. En effet au plus un lien est long au moins cet effet est présent sur un déplacement de rotule donné. L’illustration
ci-dessous montre la relation entre la longueur d’un lien et l’amplitude du déport.
Comment mesurer un lien ?
Avant de fabriquer ses liens, il est parfois nécessaire de prendre les mesures de liens existants. Pour se faire, la mesure se prend de l’axe d’une rotule à l’axe de l’autre rotule.
Cela permet d’avoir une mesure fiable, qui ne dépend pas du modèle ou de la forme de la rotule. On appelle cette méthode : E2E ou EtoE pour Eye to Eye, littéralement
d’œil à œil.
Quelle que soit la forme du lien, la mesure se prend toujours de la même façon.
Les liens sur nos machines ont souvent une forme courbée, ce dessin singulier est une particularité des crawlers. Ils peuvent ainsi évoluer sur un terrain chaotique sans que les liens
viennent les bloquer. Le dessin des liens participe pour une part importante aux capacités de franchissement de votre crawler. Un dessin adapté et une conception tenant compte des contraintes
d’utilisation assureront à vos liens la résistance nécessaire aux franchissements les plus extrêmes !
Les contraintes de conception des liens d’un crawler
Lorsque de l’on conçoit ses propres liens et pour d’éviter les mauvaises surprises, il faut garder à l’esprit certaines contraintes :
Les liens les plus solides sont les liens droits, à l’inverse au plus un lien est courbé, au plus il perd en rigidité. De la même manière, au plus un lien est long, au plus il perd en rigidité, particulièrement
s’il est courbé, car l’effet de levier est plus important. C’est des paramètres à prendre en compte lors du choix des matériaux de construction et de leur dimensionnement.
Quelle que soit la forme de vos liens, les contraintes qu’ils devront supporter suivent toujours la même direction, une ligne droite qui passe par les deux rotules. C’est une
notion importante, qu’il faut toujours garder en tête lors de la conception.
Les liens inférieurs subissent la plus grande part des contraintes, principalement en compression. Les liens supérieurs sont soumis à des contraintes moindres, et travaillent
autant en compression, qu’en traction.
La forme du lien doit prendre en compte des contraintes exercées sur les rotules. Comme expliqué dans l’article sur les contraintes des rotules, elles ne sont pas conçues pour
travailler en cisaillement. La forme du lien doit donc tenir compte de l’orientation des rotules.
Dans l’exemple suivant, on voit un lien courbé classique. Au plus, l’angle de courbure du lien sera prononcé, au plus on aura de contrainte en cisaillement sur les rotules.
Des deux rotules, c’est celle du bas qui subira les plus fortes contraintes en cisaillement, car l’angle entre la direction des contraintes (la flèche bleue) et la rotule est
plus grand. C’est donc cette rotule qui risque de casser/plier en premier.
Pour éviter cela, il faut réorienter cette rotule pour quelle travaille plus en compression, en modifiant le dessin du lien. La rotule du bas est maintenant bien alignée avec les
contraintes, elle travaillera correctement. On peut considérer que la rotule du haut fait un angle acceptable par rapport aux contraintes et qu’elle résistera bien.
Sur un MOB, le dessin des liens arrière inférieurs doit tenir compte de l’arbre de transmission arrière. Les liens inférieurs doivent protéger l’arbre de transmission qui ne
doit pas être exposé et frotter sur les rochers.
Sur les MOA, le dessin des liens inférieurs doit tenir compte des moteurs. Les liens doivent protéger les moteurs, pour ne pas qui frottent sur les rochers.
Si on regarde le crawler de profil, la courbure haute des liens arrières inférieurs doit être cachée par les roues arrières. Cela permet de minimiser leur contact avec les
rochers.
Lien correctement dessiné.
Si la courbe n’est pas masquée par les roues, sur certains obstacles, les liens vont frotter avant que les roues ne touchent les rochers et dans certains cas les liens risque même de
bloquer le crawler.
Lien risquant de se bloquer sur un rocher
Maintenant, vous êtes près à fabrique vos propres liens !
COMMENT FABRIQUER LES LIENS D'UN CRAWLER ?
Lien pour montage à blanc
Avant de fabriquer les liens définitifs, il est (grandement) préférable de fabriquer des liens temporaires, cela permet de valider leur mesure, s’ils ont la forme adéquate, si rien de
touche, etc (la liste des problèmes potentiels est longue !!). Ces liens très basiques sont juste faits à partir de 2 rotules reliées par une tige filetée. Ils sont très rapides à
fabriquer.
Pour ce type de liens, vous avez besoin de :
de vielles rotules Traxxas #5347 (ne jeter pas vos vielles rotules, elles sont parfaites pour ce type de lien !)
de la tige filetée M4.
Pour déterminer la longueur de la tige filetée, il suffit de soustraire 18mm à la longueur E2E de votre lien. Pour les liens courbés, il faut procéder à tâtons, car il est
difficile d’anticiper avec exactitude la longueur de la tige filetée avant de l’avoir courbé.
Lien aluminium
Ce type de liens est aussi assez simple à fabriquer et peu couteux, la tige fileté est simplement emboitée dans un tube d’alu de 6mm.
Les avantages :
Les liens droits sont très faciles à réaliser.
Coût moindre.
Nécessite peu d’outillage.
Ces liens sont bien adapter pour les liens inférieurs, le tube alu de 6mm prolonge bien la rotule et permet au crawler de facilement glisser sur les rochers.
Les liens sont solides, même les courbé.
Les inconvénients :
Difficile de réaliser des liens courbés, car anticiper la bonne longueur pour le tube d’alu et la tige filetée avant de les avoir courbés est délicat.
Moins adapté pour les liens supérieurs, car volumineux,
Pour déterminer la longueur de la tige filetée, il suffit de soustraire 18mm à la longueur E2E de votre lien, et 34mm à la longueur E2E pour le tube alu. Pour les liens courbés, si votre lien est trop court, vous pouvez remplacer une des rotules par un modèle plus long (#5525) que vous pouvez recouper à la bonne longueur. Si votre lien est trop
long, vous pouvez recouper le tube d’alu avec un petit coupe-tube de poche de plombier.
Lien acier
Là encore, ce sont des liens assez faciles à faire et peu couteux. Il est nécessaire tout de même de savoir réaliser les filets (M4).
Les avantages :
Les liens droits sont facile à réaliser.
Coût moindre.
Ces liens sont bien adapter pour les liens supérieurs grâce à leur faible diamètre.
Les inconvénients :
Les aciers que l’on trouve dans les magasins de bricolage ne sont pas suffisamment résistants pour faire des liens courbés.
Il est nécessaire de faire un filet sur le rond d’acier, ce qui demande un peu de technique.
Pour les liens inférieurs, il faut un peu « casser » les angles de la rotule pour que le lien glisse bien sur les rochers.
L’acier rouille… Il est possible de peindre les liens supérieurs, mais les liens inférieurs frottent trop pour que la peinture tienne.
Repercer les rotules avec un mèche de 4mm sur 8 ou 9mm de profondeur.
Tarauder les rotules à M5.
Couper les tubes de carbone à la bonne cote et poncer légèrement les bouts.
Percer le bout de la rotule pour chasser l’air, car quand on introduit le rond de carbone cela fait un effet de piston qui repousse le rond.
Remplir les rotules et enduire le bout du rond de carbone de colle epoxy.
Emboîter la rotule sur le rond de carbone, essuyer les coulures de colles.
Il est préférable de fabriquer un support pour bien maintenir les rotules pendant le séchage, pour éviter qu’elles ne bougent.
Laisser sécher 24h.
Pour ceux qui doutent de la résistance de ces liens, voici la photo après un test en arrachement de la rotule. C’est la rotule qui a cassé en premier, le collage n’a pas
bouger.
ROLL AXE OU AXE DE ROULIS D'UN PONT DE CRAWLER.
Le roll axe ou axe de roulis est une ligne imaginaire autour duquel s’articule le pont d’un crawler en roulis par rapport au châssis.
Cette ligne est défini par la position des liens entre le châssis et les ponts.
Comment trouver l’axe de roulis (roll axe) sur pont guidé par un 4 links ?
Pour définir la position de cette ligne :
Il faut trouver le point où les liens supérieurs se croisent (le point orange), ce point est appelé rear LCP (Lateral Constraint Points, pour point de contrainte
latérale).
Puis il faut trouver le point où les liens inférieurs se croisent (le point bleu), ce point est appelé front LCP.
Il faut ensuite relier ces deux points, la ligne verte. Cette ligne est l’axe de rotation du pont en roulis.
Si les liens supérieurs ou inférieurs sont parallèles ou que leur LCP est situé très loin, on dessine la ligne verte parallèlement à la ligne des liens parallèles et passant par le LCP
des autres liens (dit comme cela ce n’est pas très clair, alors regardez l’illustration ci-dessous, c’est plus facile à comprendre !).
Et pour les petits malins qui me demanderaient comment on dessine la ligne verte si les liens inférieurs et supérieurs sont presque parallèles ? Je leur
réponds d’aller lire l’article : Les liens -Leur rôle, car dans ce cas leur configuration de lien est mauvaise !
Quel effet a-t-il sur le comportement du crawler?
D’une manière générale, il est préférable que l’axe de roulis soit le plus horizontal possible ou très légèrement penché sur l’avant. Au plus cet axe sera incliné, au plus cela provoquera
un phénomène d’axle steering.
La hauteur de l’axe de roulis par rapport au pont est significative aussi. Au plus cet axe est placé haut, c’est-à-dire en dessus du pont, au plus le pont bougera
en roulis avec un effet de balancier.
Dans ce cas, l’axe de roulis est au centre du pont, il pivote donc sur lui-même.
Dans ce cas, l’axe du roulis est placé plus haut que le centre du pont, il s’articule avec un effet de balancier.
Cet effet de balancier aura pour conséquences :
De générer des tensions dans amortissement, quand le crawler prend appui sur une obstacle frontal. Il faut donc que cet axe de roulis ne soit pas placé trop haut.
Au plus cet effet de balancier est prononcé, au plus les roues, donc les points d’appui se déplaceront latéralement, ce qui peut diminuer la stabilité globale du crawler.
Le but n’étant pas d’avoir un axe de roulis au milieu du pont (ce qui doit être assez difficile), mais de trouver un bon compromis entre la hauteur de l’axe de roulis et les autres
réglages des liens.
IC OU INSTANT CENTER D'UN CRAWLER
IC ou Instant Center est un point fondamental pour étudier l’importance de la géométrie des liens et de leurs influences sur le comportement du crawler. C’est à partir de ce point et
surtout de sa position par rapport au centre de gravité du crawler que l’on va essayer de comprendre comment il interagit avec celui-ci. La position de l’IC est directement liée à la position des
liens reliant le châssis aux ponts, c’est donc le facteur primordial dans la conception de la géométrie de liens de votre machine. Tout particulièrement sur un shafty, car on le verra plus tard,
cela vous permettra de mieux contrôler le torque twist et des liens mal réglés peuvent même dans certains cas accentuer ce problème de torque twist.
Références
Vous remarquerez que je fais souvent référence à des articles de dragster : How to build hotrods ou Launching a Drag Car. C’est principalement dû au fait que
c’est la source la mieux documentée sur le sujet. Dans ces articles, ils expliquent l’importance du positionnement de l’IC lors du lancement du véhicule, c’est-à-dire, le
bref moment où le véhicule passe de l’arrêt à l’accélération. C’est le moment où les contraintes sur les liens et l’amortissement sont les plus fortes. Dans notre cas, on ne se soucis pas
vraiment de ce moment de lancement, mais quand on se retrouve dans une pente à +60°, on est justement très proche de ces contraintes. C’est pourquoi, même si le domaine du dragster est très
éloigné de celui du crawler, les enseignements qu’ils nous donnent restes pertinents. Pourquoi s’occuper uniquement du pont arrière ? Nos crawlers sont des 4×4, les deux ponts motrices.
Comme je l’ai dit, cette étude est pertinente quant le crawler est dans de forte monté, hors dans cette position le pont avant n’a presque plus de motricité, alors que le pont arrière supporte
à quasi-totalité de la motricité. Donc, on se concentre principalement sur le pont arrière.
Comment calculer l’IC ?
Pour trouver la position de l’IC, on étudie le crawler de coté. On sort donc sa boîte à crayons de couleur et nous voici repartis pour un nouveau
schéma ! Le but étant de trouver IC, ce qui n’est pas très compliqué. L’IC d’un pont est l’intersection du prolongement de ses liens inférieurs et supérieurs.
En quoi l’IC est important ?
C’est un bien joli dessin, mais on fait quoi maintenant ? L’IC est important, car c’est là que se focalise la poussé du pont. La poussée du pont arrière suit la ligne qui passe par
le point de contact du pneu arrière avec le sol (le point B) et l’IC, c’est la ligne verte en pointillé. La poussée du pont arrière sur le crawler est représentée par
la flèche verte.
Comme tout vecteur de force, on peut décomposer cette poussée (la flèche verte) en 2 forces distinctes :
La flèche jaune dirigée vers l’avant, c’est la force qui fait avancer le crawler.
La flèche violette dirigée vers le haut et qui « soulève » le crawler.
Pour aller plus loin et pour comprendrecomment la poussée du pont arrière est transmise
au crawler, il suffit d’imaginer que le point B représente les pieds d’une personne qui voudrait pousser le crawler, et l’IC, là où
cet personne pose ses mains pour pousser. On comprend donc que selon où cette personne pose ses mains (là où est placé l’IC), il poussera, plus ou moins efficacement le crawler.
Sur le schéma 4, on voit que la droite qui passe par le point B et l’IC forme un angle avec le sol. Il est de 25° pour le dessin du haut, et volontaire très faible, de l’ordre de 4° pour
le dessin du bas. Maintenant voyons ce qu’il se passe dès que le petit bonhomme pousse. Selon la 3eme loi de Newton, la poussée
qu’applique le petit bonhomme avec ses mains au point d’IC se traduit par une poussée de même force, mais de direction opposée au niveau de ses pieds, et c’est là que ça devient
intéressant.
Pour comprendre ce qu’il se passe, on regarde le cas du haut du schéma 5, et l’on décompose une nouvelle fois cette force appliquée aux pieds du petit bonhomme (au point B) en 2
forces : on obtient une nouvelle fois une flèche violette, qui pointe cette fois vers le bas et une flèche orange, qui pointe vers l’arrière.
La flèche violette plaque les pieds du bonhomme au sol, elle apporte de l’appui au niveau du pied. Au plus le petit bonhomme va pousser, au plus cet appui va augmenter. Pour mettre
cela en évidence, il suffirait de placer une balance sous les pieds du petit bonhomme et l’on verrait que dés qu’il pousse, le poids affiché sur la balance augmente. C’est le sol qui oppose
une résistance à cette force.
La flèche jaune pousse vers l’arrière, elle aura tendance à faire glisser le pied en arrière. Là, c’est l’adhérence entre les pieds et le sol qui s’oppose cette force. Il est
intéressant de noter que l’adhérence des pieds sera d’autant plus forte que la flèche violette apporte un appui supplémentaire au poids du petit bonhomme.
Maintenant, appliquons la même analyse au cas du bas du schéma 5. Cette fois, le point de poussé (l’IC) est placé très bas et la ligne verte en pointillée forme un angle très aigu avec le
sol (à noter que la flèche vertefait exactement la même longueur dans les deux cas de figure). La décomposition de la force appliquée au niveau des pieds donne un résultat assez
différent. La flèche violette (celle qui augmente l’appui) est quasi nulle, tandis que la flèche orange (celle qui fait glisser les pieds en arrière) est légèrement plus longue. Donc les pieds
subiront un effort un peu plus important pour les faire glisser en arrière, alors que le gain d’adhérence sera lui quasi-nul.
Dans le cas où notre crawler attaque une pente à +60°, on est face au dilemme suivant :
Si je place l’IC trop haut, j’aurai beaucoup d’appui sur les pneus, donc une très bonne adhérence, mais le crawler aura tendance à se soulever beaucoup, donc à facilement se
retourner.
Si je place l’IC trop bas, le crawler se soulèvera moins, donc se retournera moins facilement, mais il aura aussi bien moins de motricité…
Bien sûr, les deux exemples cités plus haut sont extrême, ils sont là pour illustrer l’influence de la position de l’IC. Dans la réalité, on ne se retrouvera
jamais dans le cas de figure du bas du schéma 5, car la position de nos liens inférieurs ne bougent pas et sera jamais cette position. En conséquence, l’IC se baladera toujours le long de la
ligne que forme le lien inférieur et c’est avec le lien supérieur qu’on ajustera sa position. Mais il est encore trop tôt pour vraiment parler de réglage d’IC, il y a encore des facteurs à
prendre en compte. Car notre crawler n’est pas un objet compact, mais c’est un véhicule qui s’articule avec les liens et contrôlé par des amortisseurs. Ce qui veut dire que les masses suspendues
peuvent bouger indépendamment des ponts, via les liens et les amortisseurs. Donc quand l’IC va transmettre la poussée du pont arrière au châssis du crawler, cela va inévitablement impacter
l’amortissement et c’est làque les choses se compliquent !
Pour étudier l’impact de la position de l’IC sur l’amortissement, il faut prendre en compte le centre de gravité du crawler. De la relation entre l’IC et le centre de gravité, découle le
réglage d’anti-squat. C’est LE principale réglage des liens sur un crawler. Ce réglage est si important.
Le torque twist
Le torque twist est LE grand problème des shafty. C’est le démon qui guette dans l’ombre et qui surgit toujours au pire moment pour renverser votre machine. Hélas, il n’y a pas de recette
miracle pour le faire disparaître, il existe simplement un ensemble de réglages et de préparations, qui vont le rendre gérable. Je dis gérable, car comme tous réglages ou préparations
sur votre machine, il vous faudra trouver le juste compromis entre gestion du torque twist et la souplesse d’amortissement. Ces deux notions vont en permanence s’opposer et il faudra bien les
garder en tête tout au long de la préparation de votre crawler. On peut très facilement contrer le torque twist en utilisant simplement des ressorts très durs pour l’amortissement, et
effectivement le problème sera réglé, mais la machine perdra toute sa souplesse et sera grandement pénalisée en franchissement en croisement. On va donc voir sur quels paramètres on doit influer,
pour diminuer le torque twist à une valeur acceptable tout en gardant une bonne capacité de croisement.
Avant de voir comment maîtriser le torque twist, il faut comprendre quels sont les symptômes et les mécanismes qui le génèrent. Ce qui est ironique, c’est que ce sont les éléments qui
font la spécificité d’un shafty, c’est-à-dire, les arbres de transmission entre le pont avant et le pont arrière, qui sont à l’origine du torque twist !
Les symptômes du torque twist
Le torque twist est un phénomène de torsion en roulis du châssis et des ponts du crawler. Cela commence par l’écrasement d’un amortisseur arrière, toujours du même coté, puis le phénomène
augmente jusqu’à ce qu’une roue avant du côté opposé se soulève, entraînant généralement le crawler à la faute en le renversant.
On voit bien sur cette photo, la roue avant droite levée, c’est du torque twist. Dans ce cas, il reste contenu, mais il empêche tout de même la roue avant de se poser au sol. Avec
plus de torque twist, le crawler se renverserait.
Le meilleur moyen de mettre en évidence le torque twist est donc dans une forte pente, car l’on peut facilement appréhender ses effets visuels. Personnellement pour régler mon crawler,
j’utilise une planche de test inclinée aux valeurs proches du renversement, et je recouvre simplement cette planche de tapis-brosse ( de simples paillassons que l’on met devant les portes )
pour que le crawler ait une bonne motricité. L’avantage des tapis-brosse ( la moquette fait aussi bien l’affaire ), c’est qu’ils n’usent pas les pneus, contrairement au papier de verre,
comme j’ai pu souvent le voir.
Les mécanismes du torque twist
Le principe derrière tout cela, c’est encore la faute à Newton, et plus précisément à sa 3e loi.
Troisième loi de Newton ou principe des actions réciproques (Wikipédia).
Pour chaque action, il existe une réaction égale et opposée : l’action est toujours égale à la réaction ; c’est-à-dire que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours
égales, et dans des sens opposés.
D’un coté, on a le châssis avec l’ensemble moteur/transmission, et de l’autre, on a le pont avant et le pont arrière. Entre ces trois éléments, il y a les arbres de transmission qui
tournent dans un sens pour faire avancer le crawler. Cette rotation induit en réaction, une rotation dans le sens opposé. Le châssis pouvant s’articuler en roulis autour des ponts, cela tend à le
faire tourner par rapport aux ponts, ce fameux mouvement, où le châssis se penche d’un côté. Ce mouvement de torsion entre le pont avant et le pont arrière est toujours dans le sens opposé à la
rotation des arbres de transmission.
Ce qui s’oppose à cette torsion, ce sont les amortisseurs. Pour chaque pont, un amortisseur aura tendance à subir une contrainte en compression, c’est la partie visible du torque twist et
l’autre amortisseur subira une contrainte en traction, ce qui ne se voit pas, car les amortisseurs d’un shafty sont généralement déjà détendus au maximum au repos. Le couple transmis aux roues
est donc par réaction, aussi transmis, en partie, aux amortisseurs. Quand le couple est faible, c’est-à-dire que le crawler rencontre peu de résistance à l’avancement, les amortisseurs peuvent le
contenir. Mais au plus la résistance à l’avancement augmente (dans une forte montée) au plus le couple augmente et tend à comprimer les amortisseurs. Jusqu’au moment où le couple devient
supérieur à la force des ressorts et le torque twist devient visible.
Un bon exemple pour illustrer ce principe, c’est une perceuse à mèche. Tant que la mèche tourne et perce le matériau, vous pouvez tenir la perceuse. Mais si la mèche se coince
brutalement, la perceuse se met violemment à tourner sur elle-même et vous échappe des mains. Le torque twist suit le même principe.
Comment gérer le torque
twist ?
Alors que le phénomène le plus visible est à l’avant, la roue qui se lève, le problème vient principalement du pont arrière. Cela vient du fait que le torque twist se manifeste
principalement dans les fortes montées. Dans cette situation, tout le poids du crawler est transféré sur le pont arrière, ce qui lui assure la quasi-totalité de la motricité. Cette motricité
accrue et ajoutée à tout le poids du crawler qui repose sur le pont arrière, fait que les roues arrières rencontrent beaucoup de résistance à l’avancement, donc beaucoup de torque twist. Tandis
que le pont avant lui, est complètement délesté de tout le poids et bien souvent les roues avant n’ont presque plus de motricité, elles ne rencontrent que très peu de résistance à leur rotation,
donc très peu de torque twist. Vous pouvez faire l’expérience avec et sans l’arbre de transmission avant, vous obtiendrez dans une montée, des résultats très similaires. Alors que si vous ne gardez que l’arbre de
transmission avant et supprimez l’arrière, le crawler ne montera plus du tout. Conclusion, il va falloir principalement travailler sur le pont arrière.
Il faut voir les différents outils que je vais vous proposer comme un tout, c’est-à-dire que c’est l’ensemble de ces outils qui va vous permettre de rendre le torque twist gérable. En
aucun cas, vous ne résoudrez le torque twist avec un seul de ces outils. Le but n’est pas de faire disparaître le torque twist, mais de repousser son apparition et ses effets le plus tard
possible, pour qu’il ne nuise pas au franchissement de votre crawler.
Éliminer les points durs et frottements
Le premier axe de travail est de lutter contre les causes du torque twist, c’est-à-dire la résistance à l’avancement du crawler. Comme expliqué plus haut, le torque twist est directement
lié à la résistance que rencontrent les roues pour tourner. Évidemment, on ne pourra pas totalement supprimer cette résistance à l’avancement (à moins de rouler toujours à plat, mais ce n’est pas
le but recherché), mais au moins éviter d’empirer la situation. Il faut donc veiller à ce qu’il n’y ait aucun point dur ou frottement qui freinerait vosponts. Cette résistance,
aussi faible soit-elle, viendra augmenter le torque twist. Un cas classique, c’est l’hexa d’une roue qui viendrait frotter sur le corps du pont.
Déplacer toutes les masses suspendues vers les ponts
Un autre axe important de la préparation d’un shafty est de déplacer toutes les masses suspendues vers les ponts. C’est important, car tout ce poids suspendu va directement agir sur les
amortisseurs et s’ajouter aux contraintes du torque twist. Entre deux crawler à poids égal et préparation identique, celui ayant le moins de masses suspendues verra le torque twist apparaître
plus tard.
Les amortisseurs
Bien sûr, les réglages de vos amortisseurs seront un point très important. Il vous faudra trouver ce juste équilibre entre torque twist et contrôle en croisement des ponts. Vous pouvez
jouer sur différentes duretés de ressorts ainsi que sur la position de amortisseurs. En les inclinant plus ou moins, vous allez précisément ajuster leurs comportements. C’est une étape assez
longue et fastidieuse, mais indispensable.
Les réglages des liens
Là aussi, c’est un outil fondamental, à double titre. Car un bon réglage va vous aidez à bien gérer le torque twist, tandis qu’un mauvais réglage va l’empirer. C’est donc une étape
incontournable de la préparation de votre shafty. Et votre outil le plus précieux sera l' Anti-squat, c’est-à-dire qu’en réglant correctement vos liens supérieurs arrières, vous allez repousser
l’arrivée du torque twist..
Pourquoi l’anti-squat aide t-il contre le torque twist ?
C’est assez simple, l’anti-squat est tout comme le torque twist directement lié au couple envoyé aux roues. Et comme le torque twist, il va affecter le comportement des amortisseurs. Donc
avec le bon réglage d’anti-squat, on arrive à lutter contre le torque twist. Le but étant d’avoir un réglage d’anti-squat supérieur à 100 %, car dans ce cas une partie du couple va avoir
tendant à étirer les amortisseurs. Bien ajusté, cet étirement va s’opposer à l’effet d’écrasement du torque twist. Attention toutefois, ce n’est pas un outil miracle, trop d’anti-squat va nuire
au comportement général de votre machine, car l’amortissement va excessivement se raidir dès que le pont arrière va pousser. De plus, si sur un amortisseur, le torque twist et l’anti-squat
s’opposent, sur l’autre, ils additionnent leur action. Il faudra donc là aussi, utiliser cet outil avec parcimonie. Une bonne base de réglage d’anti-squat, c’est quand les liens supérieurs
arrières sont parallèle au sol. À partir de là, quand vous descendez les liens supérieurs arrières coté châssis, vous augmentez le l’anti-squat. Quand vous montez les liens supérieurs arrières
coté châssis, vous diminuez l’anti-squat.
Différente démultiplication entre le pont avant et le pont arrière
En ayant une démultiplication légèrement plus importante à l’arrière par rapport à l’avant, on améliore globalement le comportement du crawler. Cela diminue aussi légèrement le torque
twist, car le pont avant tournant plus vite, il récupère un peu du torque twist du pont arrière. Cela équilibre légèrement les efforts et aide au contrôle global du torque twist. On fait varier
la démultiplication des ponts en utilisant des couples pignon/couronne ayant des rapports différents, les fameux OD et UD.
Diminuer le couple transmis par les arbres de transmission
C’est une solution particulière car elle implique une architecture particulière, mais elle est efficace. Le but étant de faire passer un faible couple dans les arbres de transmission, et
de les faire tourner plus vite pour compenser. Dans ce cas, la démultiplication ne se fait pas au niveau de la transmission, mais au niveau des ponts. C’est ce qu’a fait Losi avec son Night
Crawler, il utilise des ponts à vis sans fin, ayant un fort taux de démultiplication et une transmission qui ne démultiplie presque pas. Le problème reste le faible rendement des vis sans vis,
qui rend le choix de la motorisation complexe et offre des performances moindres par rapport à une architecture classique.
Les fausses bonnes idées
Certaines idées aident à gérer le torque twist, d’autres non…
Les arbres contrarotatifs
L’idée est séduisante. Le principe est d’inverser le sens de rotation des arbres de transmission entre le pont avant et le pont arrière. Sur le papier, les efforts devraient s’opposer et
annuler le torque twist. Hélas, dans la vraie vie, cela ne fonctionne pas, car comme expliqué plus haut, le torque twist ne se répartit pas uniformément entre le pont avant et arrière. Il est
généralement prépondérant sur le pont arrière et assez faible sur le pont avant, cela ne produit donc pas l’opposition de force attendue.
CENTRE DE GRAVITE -CENTRE D'INERTIE
Dans l’ensemble des explications que je donnerai dans mes divers articles, je considérerai le centre de gravité et le centre d’inertie (ou centre de masse) confondus. Cela est une
approximation largement suffisante pour notre étude du crawler et arriver à appréhender les différences entre les deux, sort largement du cadre de ce site !
Ce qu’on devra retenir, c’est que comme son nom l’indique, le centre de gravité est le point où s’applique la gravite terrestre sur un objet donnée, dans notre cas un crawler. C’est ce
qui plaque naturellement le crawler au sol ! Par simplification, comme je l’ai dit plus haut, c’est aussi le point où s’applique des différentes accélérations sur un crawler. Ce point est donc susceptible de se déplacer, soit en
ajoutant du poids sur le crawler, soit en appliquant une accélération à celui-ci (quant le crawler accélère ou il freine).
Une autre notion, probablement moins utile dans mes explications :
Si l’on veut faire tourner l’objet autour d’un axe de direction donnée, alors l’axe pour lequel il faut fournir le moins d’effort est l’axe passant par le centre d’inertie. Si l’axe
de rotation ne passe pas par le centre d’inertie, cela génère des vibrations dans le système ; il a du « balourd ».
Pendant cette procédure, le crawler est complet (avec accu), il manque uniquement la carrosserie sur les photos pour les besoins du tutoriel.
On cherche dans un premier temps le point de bascule du crawler. À l’aide d’un tasseau de bois (ou autre) que l’on place sur l’arête, on cherche le point
d’équilibre du crawler. Généralement, il se situe à proximité de la rotule des liens avant inférieurs coté châssis (pas comme sur la photo de mon vieux châssis du Crawler King
!).
Quand on a trouvé le point de bascule, on sait déjà que le centre de gravité se trouve quelque part sur cette ligne verticale.
Il faut démonter les 2 roues avant et bricoler un support comme sur la photo. Le but étant que le crawler repose sur le filetage des axes de roues avant, de façon à ce qu’il puisse se
balancer sans contraintes.
On place sur l’axe de roues un petit fil à plomb qui va donner la verticale.
Il ne reste plus qu’a repérer où se croisent cette verticale (le fil à plomb) et la ligne rouge repérée au début.
Pour vérifier la mesure, on peut répéter l’opération, mais en changeant de pont. Il faut remonter les roues avant et démonter les roues arrières, puis effectuer les mesures en pendant
le crawler par le pont arrière. Toutes les lignes devraient se croiser au même point, le centre de gravité de votre crawler.
Et voilà, vous avez trouvé le centre de gravité de votre crawler. C’est assez empirique, mais l’estimation est relativement précise.
INFLUANCE DU CENTRE DE GRAVITE.
Je parle souvent du centre de gravité et de son importance, je vais modestement essayer de mettre en lumière son influence sur le comportement de nos machines. À mes yeux, la position du centre de gravité est LA priorité quand je prépare un crawler, elle passe avant toutes autres considérations, même le poids final de ma machine
reste secondaire (c’est pour dire ).
Le centre de gravité est localisé dans trois axes, sa position en hauteur, sa position longitudinale (la répartition des masses) et sa position latérale. Tout au long de ce sujet, je
vais considérer que le centre de gravité est positionné latéralement au milieu du crawler et je ne vais pas m’occuper de cet axe. Je vais particulièrement m’intéresser à la position en
hauteur et longitudinale du centre de gravité.
Le centre de gravité du crawler en statique
Afin de facilement appréhender les premières notions, je vais commencer à étudier le crawler en statique, c’est-à-dire sans notion de mouvement. Il y a déjà quelques enseignements
intéressants à déduire. Je considère dans les explications qui suivent, que le frein moteur (le drag brake) est tel qu’il empêche le crawler de bouger et que les pneus ont suffisamment
d’adhérence pour ne pas glisser.
À partir du centre de gravité du crawler, on peut déjà déduire ses limites de montée et de descente. Ce sont les limites à partir duquel le crawler se renverse dans une pente. Ces
limites sont théoriques, car on verra qu’en pratique, dès que le crawler se déplace, les choses se compliquent et que ses limites sont atteintes plus ou moins vite selon les réglages du
crawler.
Sur les schémas ci-dessous, on voit comment appréhender ses limites à partir d’une simple construction. Le trait bleu passe par le centre de gravité et le point B (point de contact du
pneu arrière avec le sol). L’angle de montée maximum est l’angle formé par cette ligne bleue et la verticale qui passe par le point B. De même pour l’avant, l’angle de descente maximum est
formé par la ligne verte et la verticale au point A (point de contact du pneu avant avec le sol). Le point de contact de la roue avec le sol est une notion importante, car c’est le point d’
appui du crawler au sol et c’est lui qui défini si le crawler est stable ou s’il se renverse. On verra plus tard que se point peu se déplacer.
La figure, ci-dessous, représentant un crawler avec une répartition des masses de 50/50, la valeur de l’angle de montée maximum et de l’angle de descente maximum sont égaux et
tournent autour de 64°.
Tandis que pour le même crawler, avec une réparation des masses de 60/40, l’angle de montée maximum varie autour de 69°, et 59° pour l’angle de descente maximum. La répartition 60/40
donne un avantage en montée, mais le pénalise d’autant en descente. Même si le 60/40 pénalise un peu en descente, on préfère privilégier la monté. De plus dès que le crawler se déplace, il
est facile de gérer ce déficit en descente.
On comprend donc rapidement, comment en déplaçant le centre de gravité, on modifie le comportement général du crawler en montée et en descente. En déplacement le centre de gravité
d’avant en arrière, c’est-à-dire en jouant sur la répartition des masses, on affecte sa capacité à monter, mais ce que l’on gagne en montée, on le perd en descente, il n’y a pas de secret,
cela reste toujours une histoire de compromis. Le meilleur moyen d’améliorer les capacités en descente et en même temps en montée, c’est de baisser le centre de gravité, mais c’est très
difficile, car faire baisser de quelques mm le centre de gravité est déjà un gros défi et demande pas mal de travail.
Pour illustrer ce que j’appelle limite de montée et de descente, il suffit de placer le crawler sur une planche inclinée et d’étudier ce qu’il se passe.
Sur le premier schéma, la planche est inclinée à un angle plus faible que l’angle de monté maximal du crawler. Si on pose le crawler sur cette planche, il restera stable, car le
centre de gravité est dans la zone verte. La limite de cette zone verte est la verticale au point de contact du pneu arrière avec le sol (la ligne en pointillées), c’est la ligne critique
d’équilibre. Tant que le centre de gravité reste dans cette zone verte, le crawler est stable et ne se renversera pas.
Sur cette deuxième illustration, la planche a la même inclinaison que l’angle de monté maximal du crawler. Le centre de gravité est sur cette ligne critique d’équilibre (la verticale
au point de contact du pneu arrière avec le sol, la ligne en pointillées). Le crawler est en équilibre précaire, il se renversera à la moindre sollicitation.
Sur la troisième illustration, la planche a une inclination supérieure à l’angle de monté maximal du crawler. Le centre de gravité est dans la zone rouge, cette zone est au-delà de la
ligne critique d’équilibre (la verticale au point de contact du pneu arrière avec le sol, la ligne en pointillées), le crawler se renversera systématiquement, il a dépassé son angle de monté
maximal.
Ceux qui ne se sont pas encore endormis, pourront me faire remarquer que c’est bien beau tout ça, mais que quand il place leur crawler face à un mur, roue arrière posée sur un sol
plat, il arrive presque à ce que le crawler soit à la verticale, comme sur la figure ci-dessous. Cela vient du fait que le point de contact de la roue arrière avec le sol n’est plus au même
endroit et qu’il est très reculé, ce qui recule d’autant le limite critique de renversement.
Un autre cas de figure intéressant à étudier, c’est un obstacle qui ne paye pas de mine, mais sur lequel on se casse généralement les dents… C’est une monté, sans grande difficulté,
coiffée par une petite marche. La montée et la marche prisent individuellement ne pose pas de problème, mais mis ensemble, c’est un vrai cauchemar ! Le crawler verse en arrière
systématiquement… Là encore, on voit que le point de contact de la roue arrière avec le sol peut varier et qu’il influe sur l’équilibre du crawler.
Si le sol sur lequel repose la roue arrière était plat, le crawler dans la même position ne se renverserait pas.
Zone d’appui
Pour approfondir un peu plus la notion de point d’appui et pour être plus exact, il faut plutôt considéré une zone d’appui. Cette zone est délimitée par les points de contact du
crawler avec le sol. Généralement se sont les points de contact avec le sol des 4 roues, mais cela peut aussi être une partie du châssis en contact avec le sol, dans le cas de position
critique du crawler.
Tant que le centre de gravité est à l’aplomb de cette zone d’appui, le crawler est stable. Mais dès que le centre de gravité n’est plus à l’aplomb de cette zone d’appui, le crawler se
renverse.
LES 3 CENTRES DE GRAVITE D'UN CRAWLER
La spécificité des crawlers poussent à considérer non pas un seul centre de gravité global, mais 3 centres de gravité : un pour le pont avant, un pour le pont arrière et un
pour les masses suspendues.
Jusqu’à présent dans mes explications, j’ai toujours considéré un seul centre de gravité global au crawler. Mais il vous sera nécessaire à un moment de la préparation de votre machine
de considérer 3 centres de gravité : un pour le pont avant, un pour le pont arrière et un pour les masses suspendues.
Pourquoi 3 centres de gravité sur un crawler ?
La préparation de nos crawlers nous a amené à concentrer tout le poids sur les ponts (particulièrement, le pont avant). Résultat les masses suspendues ne représentent plus qu’un
faible pourcentage du poids du crawler contrairement à un véhicule échelle 1.
Sur un 4×4 de 2 tonnes, on peut évaluer le poids du pont avant à +/- 200kg et pareil pour le pont arrière. Cela donne 10 % du poids sur le pont avant et 10 % sur le pont arrière. Si
le train avant ou arrière est triangulé, ce pourcentage en encore bien moindre. On se retrouve donc avec des masses suspendues qui représentent plus de 80 % du poids total du véhicule. On
peut donc considérer un centre de gravité global au véhicule sans faire de distinction entre les masses suspendues et les ponts
Sur nos crawlers, les proportions sont inversés. Pour un shafty, qui embarque sur le châssis le moteur et la transmission, les masses suspendues représentent 20 à 30 % du poids total,
tandis que pour un MOA, où les moteurs sont sur les ponts, les masses suspendues ne représentent plus que 10 à 15 % du poids total. Il convient donc de prendre l’habitude dans certains cas de
considérer non pas un centre de gravité global, mais 3 centres de gravité distincts, un pour le pont avant (CGAv), un pour le pont arrière (CGAr) et un pour les masses suspendues (CCMS).
Cette distinction vous sera utile par exemple, dans l’ajustement du lest des ponts.
QUESTION D'AMORTISSEURS
Pourquoi les amortisseurs fuient ?
La première raison, c’est que les joints toriques au niveau du piston sont abîmés, là, il faut les remplacer, il n’y a pas de mystère ! Ensuite, plus rarement, un
mauvais état de la tige du piston (rayures) peut aussi provoquer des fuites ou des points dur dans le fonctionnement de l’amortisseur. C’est un point à surveiller.
Mais, même quand ces joints et les tiges de pistons sont en bon état, les amortisseurs continent à fuir et la raison est assez simple. L’huile est incompressible (heureusement sinon les
amortisseurs en fonctionneraient pas si bien), et quand l’amortisseur se comprime, le volume de la tige du piston, qui était à l’extérieur, se retrouve dans le corps de l’amortisseur (cas #2 de
la figure ci-dessous). Du coup, cela fait un volume de plus, qui vient augmenter la pression à l’intérieur. Pour évacuer cette surpression, l’huile sort par l’orifice qui lui offre le moins de
résistance, les joints toriques au niveau du piston. Quand l’amortisseur se détend, la tige ressort, et la pression baisse. Cette fois, la sous-pression attire de l’air dans l’amortisseur,
toujours par les joints toriques. Comme l’air est compressible, cette bulle d’air dans l’amortisseur fait office de tampon et absorbe les surpressions suivantes. Mais les bulles d’air sont les
ennemies d’un bon amortisseur, car en passant dans le piston, une bulle d’air se transforme en une multitude de toutes petites bulles d’air, on dit quelle alors que l’huile émulsionne, ce qui
dégradent l’efficacité de l’amortissement en modifiant la viscosité de l’huile.
En outre, cette surpression crée souvent un point dur en fin de course de l’amortisseur et limite son fonctionnement. Pour éviter cela, on utilise une membrane qui se place dans le
bouchon de l’amortisseur (cas #3 de la figure ci-dessus). Cette membrane isole une bulle d’air de l’huile et permet ainsi d’absorber la surpression de la tige quand l’amortisseur se comprime (cas
#4 de la figure ci-dessus). Cela assouplit grandement l’amortissement, mais pour aller encore plus loin et pour éviter que cette bulle d’air comprimé ne crée une petite résistance en fin de
course, on peut percer le capuchon de l’amortisseur pour en chasser l’air (cas #5 de la figure ci-dessus). Du coup, il n’y a plus de surpression d’air et l’amortisseur fonctionne sans aucune
résistance, autre que celle voulue de l’huile à travers le piston. Mais le risque de cette modification, c’est que si la membrane se perce ou est mal positionnée, cela transforme votre
amortisseur en joli pistolet à huile !
Comment remplir les amortisseurs ?
Correctement remplir est important pour assurer leur bon fonctionnement. Mais voilà, c’est souvent difficile d’obtenir un fonctionnement bien linéaire, sans point dur, tout en montant
correctement la membrane, cela demande un peu de méthode.
Honnêtement, les amortisseurs de types Axial SCX-10 sont les plus difficiles à remplir correctement. S’ils n’ont pas de membranes (bien qu’il soit possible d’en ajouter, on peut utiliser
celle que l’on trouve sur les Traxxas 1/16 Slash, et 1/16 E-Revo), et c’est impossible de les remplir sans emprisonner une bulle d’air. Même avec cette bulle d’air, il est tout aussi difficile
d’obtenir un fonctionnement bien linéaire. Le plus souvent, on se retrouve avec un gros point dur en fin de course, qui peut aller jusqu’à briquer la course du piston. Ces amortisseurs ont un
faible diamètre et contiennent donc peu d’huile. Du coup, quand le piston remonte, il créé une forte surpression. Sur les amortisseurs Big Bore Traxxas, le diamètre est plus grand, donc ils
contiennent plus d’huile, et la surpression créer est moins importante. Ce type d’amortisseur est plus facile à remplir. Je vous invite à privilégier les amortisseurs avec une membrane, ils
offrent un fonctionnement plus linéaire et évitent d’enfermer une bulle d’air.
Avant de commencer, veillez à bien chasser les bulles d’air de l’amortisseur, il faut les laisser remonter à la surface, pour cela, il faut hélas attendre quelques minutes. Profitez en
pour faire travailler le piston dans l’amortisseur, pour vérifier qu’il coulisse sans point dur.
Positionner le piston à mi-course et remplissez complètement l’amortisseur d’huile.
Placer la membrane, tout en chassant le surplus d’huile. Essayer de ne pas laisser rentrer de l’air sous la membrane. Essuyer les coulures d’huile.
Gardez la membrane bien plaquée sur le corps d’amortisseur et faite doucement descendre le piston. Le but de l’opération est de créer une dépression qui va légèrement aspirer la
membrane à l’intérieur de l’amortisseur. Les bords de la membrane dépassent toujours un peu et gênent le vissage du bouchon, là, ils vont un peu glisser vers l’intérieur de l’amortisseur et
il sera plus facile de mettre en place le bouchon.
Revissez le bouchon délicatement et sans trop serrer, les joints ou membranes sont assez fragiles. Puis, faites travailler l’amortisseur, il devrait fonctionner sans bruit. Un bruit
de gargouillis indique généralement des petites bulles d’air dans l’huile, dans ce cas, il faut recommencer le remplissage.
Pourquoi les amortisseurs d’un crawler sont-ils inclinés ?
On pourrait effectivement se demander pourquoi les amortisseurs d’un crawler sont incliné, alors que leur plus proche cousin, les scales, ont des amortisseurs placés verticalement. J’y
vois plusieurs raisons.
Il y a quelque temps, un bon crawler était un crawler qui avait au moins 90° de croisement de ponts et il était de bon ton de présenter sa machine, les deux pneus d’un pont posé à plat au
sol et l’autre pont croisé à angle droit avec la roue posée sur le flanc ! Cette figure de style n’est pas possible avec un châssis classique comme sur un scale, car un pont avec un tel
débattement viendrait buter sur le châssis. De même, les premiers crawler utilisaient un maximum de pièces issues de monster truc (Clod, E-Maxx…) et pour arriver à de tel débattement avec ce type
d’amortisseurs, ils fallait les incliner.
Une autre différence est la différence de répartition de poids, sur un scale, le poids est répartit sensiblement comme sur un véhicule échelle 1, c’est-à-dire que les masses suspendues
représentent environ 80 % du poids total, tandis que les ponts n’est que de 20 %. Dans ce cas, ils faut de suspensions assez raides. Alors que sur un crawler les proportions sont
inversés, les ponts représentent +80 % du poids alors que les masses suspendues, elles représentent moins de 20 %, dans ce cas, il faut une suspension bien plus souple, car il y a peu
de poids à suspendre.
Le gros défaut de cette configuration est que s’il y a une bulle d’air dans l’amortisseur, elle est forcement très près du piston et elle va inévitablement dégrader l’amortissement.
Tandis qu’avec la positon normale, la bulle d’air est à l’opposé du piston et elle a moins de chance de parasiter le fonctionnement du piston.
Que se passe-t-il si je coupe des spires du ressort d’un amortisseur ?
Quand on coupe des spires d’un ressort, il devient plus court… Mais cela modifie aussi sa raideur. Pour comprendre cela, il faut savoir qu’il existe une formule bien compliquée, qui
permet, à partir des caractéristiques du ressort (diamètre du fils, diamètre du ressort, matériau utilisé et nombre de spires), de calculer la raideur :
Quand on coupe les spires d’un ressort, toutes caractéristiques citées plus haut restent inchangées, sauf le nombre de spires. On peut donc simplifier cette formule en remplaçant toutes
les caractéristiques inchangées par une constante, ce qui donne cette formule bien plus simple :
Où est une constante représentant les caractéristiques du
ressort.
Ce qui revient à dire que quand on coupe les spires d’un ressort, on augmente en proportion égale sa raideur. Si je coupe la moitié des spires d’un ressort, je multiplie par deux sa
raideur.
La précontrainte d’un amortisseur
Quand j’ai commencé cet article, je pensais qu’il serait assez court, la cause était entendue, pré-contraindre un amortisseur le durcit tout simplement, que dire de plus ! Mais en y
regardant de plus près, je me suis aperçue que les choses étaient légèrement plus complexes. Il faut garder à l’esprit, tout au long de cet article ( un peu long…), que la précontrainte ne durcit
pas le ressort, mais fait travailler une partie différente de ce ressort, ce qui modifie le comportement de l’amortisseur. C’est ce que je vais essayer d’expliquer dans cet article.
Pré-contraindre un amortisseur permet donc d’ajuster plus finement son comportement. Le principe étant de contraindre le ressort de l’amortisseur, soit par l’ajout de cales sous le
ressort, soit par un système de molette à visser qui vient faire pression sur le ressort.
Pour chaque millimètre de précontrainte appliqué au ressort d’un amortisseur, il faudra ajouter une charge supplémentaire aux efforts pour faire travailler cet amortisseur. Cette
charge supplémentaire est directement liée à la raideur du ressort. Par exemple, avec un ressort mini-T Losi argenté de 14.82 g/mm de raideur ( c’est là que la conversion de la raideur
en g/mm prend tout son sens), pour chaque millimètre de précontrainte, il faut ajouter 14.82 g à la charge pour faire travailler l’amortisseur. Cela donnera alors l’impression d’un ressort
plus dur. Mais attention, cela ne modifie pas la raideur du ressort, c’est juste une valeur constante qu’on ajoute aux efforts nécessaires pour faire travailler l’amortisseur. Le ressort ne
devient pas plus dur, c’est juste plus dur de faire travailler l’amortisseur, c’est une nuance subtile !
Pour mieux comprendre, prenez un amortisseur dont la course utile du piston est de 20 mm, avec un ressort mini-T Losi argenté, de 14.82 g/mm de raideur, monté sans précontrainte
(cas #1 du schéma ci-dessous). Dans mon exemple, on va négliger les différentes frictions de l’amortisseur. Dés qu’on applique une charge sur celui-ci, soit à partir 1 g, il va commencer à se
compresser, puis on va augmenter la charge pour mettre l’amortisseur en butée. Le piston de l’amortisseur se sera comprimé de 20 mm (sa course utile) et le ressort aussi (cas #2 du schéma
ci-dessous). Pour comprimer le ressort de 20 mm, il faut appliquer une charge de 20 mm x 14.82 g, soit 296.4 g.
Si je mets une précontrainte de 5 mm sur ce même amortisseur. Au repos, le ressort sera donc déjà comprimé de 5 mm, soit une pré-charge de 5 mm x 14.82 g, soit
74.1 g (cas #3 du schéma ci-dessous). La première différence dans le comportement de l’amortisseur, c’est qu’il ne commencera à se comprimer, que quand la charge qui lui est appliquée est
supérieure à 74.1 g, en dessous de cette charge, il ne bougera pas. Ensuite, on augmente la charge jusqu’à mettre, une nouvelle foi, l’amortisseur en butée, la course du piston sera toujours
de 20 mm, mais le ressort sera comprimé de 20 mm + 5 mm ( de précontrainte), soit 25 mm (cas #4 du schéma ci-dessous). Et pour comprimer ce ressort de 25 mm, il
faut lui appliquer une charge de 25 mm x 14.85 g, soit 370.5 g.
Tout le comportement de l’amortisseur est ainsi modifié de manière linéaire. Avec 5mm de précontrainte, il faut donc ajouter 74.1 g en plus pour le faire travailler sur l’ensemble de
sa course. Cela se vérifie, en comparant les valeurs de charge pour le mettre en butée, sans précontrainte, il faut 296.4 g et avec 5 mm de précontrainte, il faut 370.5 g, soit
296.4 g + 74.1 g.
Toutefois, il y a encore une petite subtilité, j’ai parlé, dans mon, exemple, de charge pour mettre l’amortisseur en butée et non mettre le ressort en butée. Quand l’amortisseur est en
butée, le ressort n’est généralement pas encore en butée. La course du piston de l’amortisseur n’est pas forcément égale à celle du ressort, et elle est le plus souvent inférieure, sinon, c’est
le ressort qui vient limiter la course du piston. Quelle que soit la précontrainte qu’on applique au ressort, la charge minimale pour mettre ce ressort en buté restera toujours la même.
Ce graphique montre les différentes lignes correspondant aux ressorts Losi. En abscisse, est représenté le déplacement du piston, et en ordonnée, la charge appliqué à l’amortisseur. On
voit bien la nuance que peut apporter la précontrainte d’un ressort d’amortisseur.
L'AMORTISSEMENT SUR UN CRAWLER
Généralités sur l’amortissement
Avant d’aller plus loin, deux mots de sémantique, ça fait toujours du bien, moi le premier. D’une manière générale, on emploie les mots amortisseurs et suspensions sans faire de réelles
distinctions. La suspension décrit l’élément mécanique dont le rôle est d’absorber les chocs et variations du relief de la route, ainsi que de maintenir en l’air le véhicule, de le suspendre. C’est le
cas généralement des ressorts, qu’ils soient à lame ou hélicoïdaux. Mais le problème des ressorts, c’est leur tendance à l’oscillation, pas très agréable quand on conduit. On leur adjoint donc un
système amortissement, c’est généralement un système de fluide hydraulique (de l’huile) qui freine le mouvement du ressort et améliore l’efficacité de la suspension, le fameux amortisseur. Les
deux systèmes, la suspension et l’amortisseur, peuvent être séparés, c’est le cas sur l’arrière des 4×4, une suspension à lame complétée par des amortisseurs ou être combinées comme sur nos
crawlers, où les deux systèmes sont regroupés sur le même élément mécanique. Par abus de langage, je désignerai par le terme d’amortisseur, l’ensemble mécanique suspension/amortisseur.
Sur nos véhicules de tous les jours, l’amortissement assure plusieurs rôles. Il participe au confort de conduite en gommant les irrégularités de la route et maintient les roues plaquées
au sol pour assurer une bonne tenue de route. Sur nos crawlers, le confort de conduire ne nous préoccupe pas vraiment, tandis que la tenue de route, vue la vitesse où nous roulons, on pourrait
s’en passer. Finalement, on n’a pas besoin d’amortissement. Cela prête à sourire aujourd’hui, mais de cette constatation est né les châssis torsions, tel que le pimp cane ou le sticks. Ces
châssis sont sans amortissement, dans le sens décrit plus haut, et ne conservent que l’articulation des ponts en croisement. Ils ont eu un certain succès, grâce à leurgrande
simplicité et leur hauteur sous châssis très importante. Mais ce sont des châssis très spécialisés dans le franchissement d’obstacle de type marche, et ils sont moins à l’aise sur d’autres types
d’obstacles (croisement ou devers). Les châssis suspendus, c’est-à-dire avec quatre amortisseurs, restent tout de même les plus utilisés de par leur plus grande polyvalence et leur grande finesse
de réglages.
La suspension
La suspension est principalement assurée sur nos crawlesr par des ressorts hélicoïdaux. Leur rôle est d’absorber les chocs et les déformations du terrain.
Les ressorts hélicoïdaux
Les ressorts hélicoïdaux ou ressorts à boudin de nos amortisseurs travaillent en compression. Outre leurs dimensions, ils sont principalement caractérisés par leur raideur,
qui est le rapport entre la charge appliquée sur le ressort par la déformation induite. La déformation d’un ressort est linéaire, c’est-à-dire qu’elle est proportionnelle à la charge qui lui est
appliquée, la raideur est donc une constante, propre au ressort. On peut aussi parler de souplesse d’un ressort, qui est simplement l’inverse de la raideur. Une autre caractéristique
importante d’un ressort est le nombre de spires qui le composent. D’une manière générale, au plus un ressort à de spires, au plus il est souple (à diamètre de fils égal).
Sur nos crawlers, on va généralement rechercher des ressorts très souples pour favoriser le croisement des ponts, de plus les masses suspendues sont généralement assez faibles. C’est pour
cela que les ressorts les plus utilisés sont souvent les Losi mini-T. Il y a deux références, les ressorts arrières LOSB1119 et les ressorts avant LOSB1117. Les LOSB119
sont légèrement plus longs que les LOSB1117.
Un tableau des raideurs des ressorts Losi mini-T
Raideur (Lb/In)
Raideur (g/mm)
Référence
Couleur
0,83
14.82
LOSB1119
Argent
Rear Soft
0,86
15.36
LOSB1117
Rose
Front Soft
1,38
24.64
LOSB1117
Rouge
Front Medium
1,52
27.14
LOSB1119
Vert
Rear Medium
1,69
30.18
LOSB1119
Orange
Rear Hard
2,04
36.43
LOSB1117
Bleu
Front Hard
Ressort hélicoïdal Losi sur un amortisseur Traxxas Big Bore
Ressort hélicoïdal Losi sur un amortisseur Axial
Une petite astuce, pour comparer rapidement la souplesse entre deux ressorts, est de les glisser sur un crayon et de les comprimer l’un sur l’autre. Il suffit de regarder leur déformation
réciproque pour en déduire leur souplesse.
Il est possible sans changer de ressort, de modifier le comportement de l’amortisseur en ajoutant une précontrainte au ressort.
Les barres de torsion
Les barres de torsion ou barres anti-roulis sont un système de ressort particulier, qui n’affectent l’amortissement qu’en roulis. Elles ne sont généralement pas utilisées sur nos crawler,
mais on peut retrouver ce système à l’arrière sur des shafty pour aider à lutter contre le torque, twist. Cela reste malgré tout un système extrêmement marginal sur nos crawlers.
L’amortissement
L’amortissement va freiner le mouvement oscillatoire des ressorts, et va aussi modifier le comportement de la suspension pour améliorer l’adhérence. Le principe d’amortissement sur nos
crawler est assez simple, il s’agit d’un piston percé d’un ou plusieurs trous qui se déplace dans de l’huile. Selon le nombre et le diamètre des trous du piston, et la viscosité de l’huile,
l’amortissement va être plus ou moins marqué.
L’huile ou hydraulique
L’huile est principalement caractérisée par sa viscosité. Au plus, elle est visqueuse, au moins elle est fluide (cela peut paraitre évident, mais c’est deux notions qui s’opposent
réellement en terme mathématique), au plus elle va ralentir l’amortisseur. Le problème étant que la viscosité varie selon la température de l’huile, c’est pour cela qu’on préfère utiliser en
modélise, de l’huile silicone pour les amortisseurs, car sa viscosité est moins sensible aux écarts de température par rapport à d’autres types d’huiles. L’unité CGS de viscosité (pour être plus précis, il faudrait parler de viscosité cinématique) est le
Stokes (du nom du physicien irlandais Georges STOKES), symbole St. En modélisme, on utilise le centiStokes (centième de Stokes), ou cSt. C’est l’unité de mesure la plus fiable, mais beaucoup de
marques d’huile Anglo-saxonne préfèrent graduer leur huile en wt, pour Weight. Le problème, c’est qu’entre les différentes marques, la viscosité peut légèrement varier à wt égal. Conclusion, pour
éviter toutes mauvaises surprises, utilisez toujours la même marque d’huile !
Pour régler l’hydraulique de son crawler, on peut commencer avec une valeur entre 30 et 40 wt, c’est une bonne base. Après, il faut beaucoup rouler, et bien connaitre le comportement
de sa machine pour arriver à bien appréhender les légères variations dû à l’hydraulique. Une règle, générale au modélisme, est de choisir l’hydraulique après avoir choisi les ressorts.
Un petit tableau de comparaison entre les huiles disponibles en wt et cSt.
10wt = 100cst
15wt = 150cst
20wt = 200cst
25wt = 275cst
30wt = 350cst
35wt = 425cst
40wt = 500cst
45wt = 575cst
50wt = 650cst
55wt = 725cst
60wt = 800cst
70wt = 900cst
80wt = 1000cst
Les pistons
Tout comme l’hydraulique, les pistons influent grandement que la qualité de l’amortissement. Au niveau du piston, on peut faire varier le nombre de trous ou le diamètre des trous
pour amortir plus ou moins. Au plus, il y a de trous et/ou au plus le diamètre des trous est grand, au plus on diminue la résistance que l’hydraulique. Il existe une subtile différence de
comportement entre un piston avec un seul gros trou et un piston avec trois petits trous, c’est ce qu’on peut lire sur divers tutoriels de réglages d’amortissement. Honnêtement, je serais
personnellement bien incapable d’arriver à nuancer les deux sur mon crawler…
Il existe une option très intéressante au niveau des pistons, les pistons à clapet. C’est un système qui permet d’avoir un amortissement différent en compression et en détente. Un clapet
laisse passer l’huile dans un sens et dans l’autre, il vient se plaquer sur le piston en bouchant certains trous, augmentant ainsi l’amortissement. Cela permet de régler très finement
l’amortissement voulu.
Les bases du réglage de l’amortissement
Du fait du faible poids des masses suspendues sur nos crawlers, je vais spécifiquement distinguer que deux types d’amortissement : le pompage, et le croisement.
Le pompage, c’est quand tous les amortisseurs du véhicule ou d’un pont se compriment ensemble. Le véhicule ou le pont s’écrase. Le ou les ponts se déplacent de bas en
haut.
Le croisement d’un pont, c’est quand un amortisseur d’un coté du pont se comprime. Le pont tourne autour de l’axe en roulis.
Comme on l’a vu plus haut, pour régler l’amortissement, on peut jouer sur :
La raideur des ressorts
La viscosité de l’huile
Le nombres et la taille des trous du piston
Mais la position et l’inclinaison de l’amortisseur sur le crawler aura aussi une grande importance.
L’inclinaison des amortisseurs
La première notion importante à comprendre, c’est qu’incliner un amortisseur, modifie ses caractéristiques. En résumant, au plus un amortisseur est incliné par rapport à son axe de
travail, au plus sa course utile augmente et au plus il sera souple. Incliner les amortisseurs influe sur le comportement en pompage et en croisement.
La position des amortisseurs
Au plus un amortisseur est décalé vers l’extérieur du châssis (vers les roues), au plus, on durcit l’amortissement en croisement, sans modifier le comportement en pompage. À l’inverse, au
plus, on le déplace vers l’intérieur du châssis, au plus, on assouplit l’amortissement en croisement, toujours sans modifier le comportement en pompage.
Incidence sur la course utile
Lorsque l’on incline un amortisseur, on modifie ses propriétés. Cela modifie dans un premier temps sa course utile, c’est-à-dire la distance entre sa position au repos et sa position en
compression complète.
Un amortisseur est prévu pour être utilisé en compression dans son sens longitudinal, dans ses conditions, on voit que sa course utile est de 22 mm. Si on incline ce même amortisseur
à 48° par rapport au sol ( je prends le sol en référence, car c’est une habitude répandue, mais on verra plus loin que ce n’est pas forcément pertinent), sa course utile verticale passe
à 34 mm. Il est intéressant de noter que, l’angle de cet amortisseur a changé, il est passé de 48° au repos à 32° en compression complète, l’angle varie donc selon le travail de
l’amortisseur.
Il est important de remarquer la ligne bleue en pointillée, c’est la ligne que suit la rotule du piston de l’amortisseur. Dans l’exemple ci-dessus, la ligne bleue est droite et est
perpendiculaire au sol, mais on verra plus loin que la rotule du piston de l’amortisseur ne suit pas une ligne perpendiculaire au sol, mais un arc de cercle donc le centre est le lien
inférieur.
Incidence sur le ressort
Ensuite, cela modifie le comportement de son ressort, sa raideur.
Au cas #1, la flèche orange clair représente la résistance minimum du ressort de l’amortisseur, la flèche bleu clair, en opposition, représente donc la force minimum à partir de laquelle
l’amortisseur va commencer à travailler. Au cas #2, la flèche orange représente la résistance maximale du ressort, et la flèche bleu foncé est donc la force minimale à appliquer pour complètement
comprimer l’amortisseur. Au-delà de cette force, il ne se pas plus rien, l’amortisseur est en buté. Le comportement de l’amortisseur dans cette position est linéaire, c’est-à-dire qu’il va se
comprimer proportionnellement à la force qui lui est appliquée, c’est le principe d’une raideur constante.
Au cas #3 et #4, les choses sont différentes, car l’amortisseur est incliné, tandis que la force qui lui est appliquée reste verticale. L’amortisseur continue à se déplacer verticalement,
car il est guidé par les liens du crawler. Au cas #3, la résistance minimum du ressort reste la même qu’au cas #1 (le ressort est le même), mais la force verticale bleu clair, qui correspond à la
force minimum pour commencer à le faire travailler est moins importante. Pour comprendre cela, il faut décomposer la force de résistance du ressort en deux forces indistinctes :
La composante horizontale de la résistance du ressort, la flèche verte. Cette composante est contrée par les liens du crawler.
La composante verticale de la résistance du ressort, la flèche violette. Elle est contrée par la force appliquée sur l’amortisseur, la flèche bleu clair. Il faut donc moins de force
pour commencer à faire travailler l’amortisseur.
Sur le même principe, dans le cas #4, il faut encore moins de force pour complètement comprimer l’amortisseur, car il est plus incliné. Au plus un amortisseur est incliné, au moins son
ressort oppose de résistance. À 48° au repos, il faut donc 1/4 de force en moins pour commencer à faire travailler l’amortisseur et presque deux fois moins de force pour complètement le
comprimer. Son comportement n’est plus linéaire.
Il faut rester vigilant à ne pas trop incliner un amortisseur, car à partir d’un certain angle, le ressort n’aura plus assez de force quand il est complètement comprimé, pour ramener le
châssis à la position de repos.
Les deux propriétés, la course utile et la raideur du ressort, sont intimement liés et quand on incline un amortisseur, on modifie toujours ces deux propriétés en proportion égale, selon
le fameux adage : rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme.
Comment mesurer l’inclinaison d’un amortisseur ?
Je faisais remarquer plus haut que se référer au sol pour mesurer l’angle d’inclinaison d’un amortisseur n’était pas forcément pertinent, c’est juste une vague approximation. Pour être
plus précis, il va falloir trouver une autre référence. Prenons un cas simple et courant, quand les amortisseurs sont fixés sur le pont au même endroit que les liens inférieurs (voir schéma
ci-dessous, le point C). Dans ce cas, c’est l’angle que fait l’amortisseur avec le lien inférieur qui est plus pertinent. On pourrait même s’amuser à calculer la diminution de la raideur du
ressort à partir de cet angle, ce coefficient est égal au sinus de cet angle. Je sais, j’ai des jeux bizarres…
Pour s’en rendre compte, imaginez une personne pas très inspirée, qui fixe ses liens inférieurs sur le châssis (le point B) au même endroit que les amortisseurs (le point A). Résultat,
les amortisseurs se baladent avec les liens sans opposer la moindre résistance, ils peuvent tourner à 360° autour du point A. L’amortisseur ne travaille plus, je vous l’avez dit, la personne
n’était pas très inspirée… Cela se vérifie par les calculs, dans ce cas l’angle entre l’amortisseur et le lien inférieur est de 0°, et le sinus(0°) = 0, l’amortisseur n’oppose plus de résistance
!
Il arrive souvent que les amortisseurs ne soit pas ancré au même endroit que les liens inférieurs sur le pont. Dans ce cas, la mesure de l’angle se prend entre l’amortisseur et la ligne
qui passe par l’IC et le point d’ancrage de celui-ci sur le pont, la ligne jaune.
Il faut aussi prendre en compte que l’amortisseur n’est pas uniquement incliné en vue de profil, mais il est aussi souvent incliné en vue de face. Cela complique encore les calculs, mais
je n’irais pas plus loin, le but est juste de comprendre les mécanismes.
LES MATERIAUX UTILISES SUR UN CRAWLER
Masse volumique des différents matériaux d’un crawler
Matériau
Densité
Utilisation
Beurre
0.85 g/cm³
Indispensable dans le jambon beurre !
Caoutchouc mou
1 – 1,2 g/cm³
À part pour les pneus…
Lexan
1,2 g/cm³
Carrosserie et panneaux bodiless
Derlin
1,41 g/cm³
Châssis, skid , roue, c’est un matériau à tout faire ! Un plaisir à travailler.
Fibre de carbone
1,7 – 1,9 g/cm³
Châssis et roue, on apprécie sa très grande rigidité et légèreté.
Aluminium
2,7 g/cm³
Matériaux à tout faire, facile à travailler
Titane
4,5 g/cm³
Parfait pour les liens, mais très difficile à travailler
Acier au carbone
7,7 – 8,1 g/cm³
Bien pour des liens peu coûteux et rapides à faire.
Bronze
8,4 – 9,2 g/cm³
Utiliser pour lester le crawler
Cuivre
8,9 g/cm³
On le trouve dans nos fils
Plomb
11,4 g/cm³
Utiliser pour lester le crawler, mais TOXIQUE
Tungstène
19,3 g/cm³
Utiliser pour lester le crawler, difficile de trouver plus dense, mais aussi très difficile à travailler !
Contraintes d’utilisations des rotules ou chapes
Il est important d’utiliser correctement les rotules, car elles sont prévues pour fonctionner dans certaines conditions et pas d’autres. Bien comprendre ces contraintes permet de
concevoir et fabriquer des liens cohérents, qui ne risqueront pas de se casser à l’usage.
Les rotules sont conçues pour fonctionner principalement avec des contraintes soit en compressions, soit en tractions. Elles sont tout de même plus résistante en compression qu’en
traction.
Effort en compression ou traction sur une rotule
À l’inverse, elles ne sont pas conçues pour fonctionner en cisaillement. Généralement elles se plient rapidement sous l’effort.
Effort en cisaillement perpendiculaire à une rotule.
Si l’effort est dans le même sens que la rotules, celle-ci risquent de se déboiter.
Effort en cisaillement parallèle à une rotule.
On vient de voir les trois principales contraintes appliquées dans les trois dimensions, maintenant les efforts sont le plus souvent dans des directions plus diverses, au vue la forme
souvent biscornue de nos liens .
Sur cette illustration, la flèche bleue représente une contrainte dans une direction quelconque, on appelle cette flèche un vecteur force. Dans notre analyse simplifié, on a pas besoin de
connaitre la longue de la flèche bleu (sa norme, qui indique l’intensité de la contrainte), sa direction et son sens son uniquement nécessaire.
Effort quelconque appliqué sur une rotules.
Pour savoir comment la rotule va réagir à cette contrainte, il suffit de la décomposer en contraintes connues (traction/compression et cisaillement). Sur cette illustration, la flèche verte représente la contrainte en compression et celle en orange représente la contrainte en cisaillement. On en conclu ici que les contraintes de la
flèche bleu seront principalement en compression et un peu en cisaillement. La proportion entre la flèche verte et la flèche orange indique la répartition des charges entre ces deux contraintes,
c’est une donné importante, car cela nous permettra que savoir si une contrainte sera acceptable ou pas.
Décomposition d’un effort quelconque appliqué sur une rotules.
Dans le cas où la contrainte n’est pas dans le même plan que la rotule, il faudra faire la même analyse, mais en trois dimensions en suivant le même principe.
Dans l’exemple ci-dessous, l’analyse de la contrainte principale (le flèche bleue) sur la rotule montre que les contraintes en cisaillement prédominent, ce qui indique que la rotule peut
se plier si l’effort est trop important. Il faudra donc évite ce types de contraintes sur la rotule.
Effort risquant de faire plier la rotule.
Dans cet exemple au contraire, c’est les contraintes en compression qui prédominent, on sait donc que la rotule va assez bien réagir sur de type de contraintes.
Effort bien supporté par la rotule.
SERVO DE DIRECTION
COMMENT ET QUE CHOISIR?
Avant d’aller plus loin, pour alimenter votre servo de direction, je vous recommande grandement, si ce n’est déjà fait, d’investir dans un BEC externe. Certains servos peuvent fonctionner
à une tension de 6 volts, voire 7.4 volts et être très gourant en ampérage, tandis que la plupart des BEC interne des ESC délivrent généralement autour de 5 volts et sont très
limités en ampérage. Utiliser un BEC externe soulagera votre ESC, cela évitera les coupures pour cause de surchauffe, particulièrement si vous roulez en Lipo 3S.
Comment choisir un servo de direction ?
Les servos en modélisme sont principalement caractérisés par :
Leur couple ou couple de blocage, il désigne la « puissance » maximale de votre servo. Il est exprimé soit en oz.in (mesure anglo-saxonne), soit en kg.cm, à une tension
donnée, le plus souvent à 6 volts. Prenons par exemple un servo délivrant 20 kg.cm à 6 volts, cela signifie qu’il peut soulever un poids de 20 kg, avec un bras de levier
de 1 cm, quand il est alimenté avec une tension de 6 volts. C’est une caractéristique importante lors du choix du servo de direction, car nos crawler nécessitent des servos très
puissants. Il faut compter +20 kg.cm en utilisation loisir et +30 kg.cm en compétition ou conditions extrêmes. C’est énorme aux vues de la taille de nos machines, mais les
contraintes sur la direction sont très importantes.
Leur vitesse de rotation, elle désigne le temps que met le palonnier pour parcourir une course de 60°. Il est exprimé en seconde.60° à une tension donnée, le plus souvent à
6 volts. Ce n’est pas une caractéristique très importante en crawler, car d’une manière générale, les servos ont une vitesse suffisante pour notre utilisation.
Le type d’engrenage, il désigne la matière dont ils sont réalisés (plastique, métal, titane…). Pour une utilisation loisir préféré au minimum des engrenages métalliques et en
compétition des engrenages en titanes. Sur nos crawler, nous n’utilisons pas de sauve-servo, le servo est relié directement aux roues, cela procure une très grande précision, mais cela le met
à rude épreuve. Oubliez les pignons plastiques, ils ne tiendront pas longtemps.
La tension de fonctionnement du servo, elle est généralement comprise entre 4.8 volts et 6 volts, mais certains servos peuvent fonctionner jusqu’à 7.4 volts. Pour un servo donné, au
plus on augmente sa tension d’alimentation, au plus on augmente son couple.
Digital ou analogique. Les servos digitaux sont de technologie plus récente, ils embraquent un microprocesseur, ce qui les rend plus précis et légèrement plus rapides, mais en
contrepartie, ils consomment un peu plus. Globalement cela na pas grande importante pour notre discipline, les deux technologies vont très bien. Maintenant, pour une utilisation compétition,
un pilote expérimenté préférera probablement un servo digital plus précis.
Quel servo de direction choisir ?
En utilisation loisir, un servo de +20 kg.cm avec pignon métallique est suffisant. Pour commencer, j’ai longtemps utilisé des servos TowerPro, le modèle MG958 délivre 20 kg.cm à 6 volts, le tout pour une dizaine d’euros.
Ce sont des servos plutôt bas de gamme mais pas chers, ils sont idéals pour se faire la main. Ne pas hésiter à en avoir toujours un sous la main en rechange.
En compétition ou utilisation extrême, personnellement après avoir essayé différents servos et perdu beaucoup d’argent, je me suis arrêté sur les HS-7950TH de chez Hitec. Ils fournissent 35 kg.cm de couple à 7.4 volts et surtout ils tiennent bien dans le temps avec leurs pignons en titane. On est dans du servo
haut de gamme, entendez par là qu’il coûte cher. Mais j’arrive en roulant souvent à les garder +1 an, passé ce délai, ils commencent à prendre beaucoup de jeu de fonctionnement. Ils restent le
meilleur compromis efficacité/prix/durabilité que j’ai trouvé. Cela dit, d’autres grandes marques comme Futaba proposent de très bon servo, mais je ne les ai pas essayés.
Une petite remarque à propos des servos de direction, souvent ils grésillent beaucoup au neutre ! Cela vient du fait que les pneus ont beaucoup d’adhérence, de ce fait, il est
difficile d’actionner la direction. Ce grésillement doit disparaître lorsque les roues avant sont soulevées. Si les grésillements persistent, c’est qu’il y a sûrement un point dur dans le
fonctionnement de la direction.
De plus n’oubliez pas de régler, via l’EPA de votre radio, les fins de courses de vos servos, cela évitera qu’ils ne surchauffent ou s’usent prématurément.
PALONNIER POUR SERVO DE DIRECTION
Le rôle du palonnier
Le palonnier ou bras de servo a pour rôle de transformer le mouvement de
rotation de l’axe de sortie du servo en mouvement linéaire vers la biellette de direction. Cela peut paraître idiot de préciser cela, mais selon la longueur du palonnier, il transformera
différemment le mouvement linéaire vers la biellette de direction.
Comment choisir son palonnier?
Le premier paramètre est le nombre de dents ou cannelures de l’axe de sortie du servo. On distingue 3 types, les 23T, 24T et 25T (T pour teeth en anglais qui se traduit par
dents). Le chiffre du nombre de dents est souvent gravé sur le palonnier. Voir compatibilité servo et palonnier.
Ensuite, la matière dont est fait le palonnier. En crawler, au vu de la puissance des servo utilisés et des efforts sur la direction, opter pour un solide palonnier alu. Les palonnier en
plastique ne feront pas long feu sur votre crawler, les dents ou cannelures vont rapidement de bouffer et le palonnier va tourner librement sur l’axe du servo. Si vous utilisez un servo
puissants, +30 kg.cm, prévoyez un palonnier avec blocage des cannelures. Ce sont une ou deux petites vis qui viennent resserrer le palonnier sur l’axe de sortie du servo, assurant ainsi un
excellent blocage de celui-ci.
Et pour finir la longueur du palonnier. C’est là aussi un paramètre très important, car la longueur du palonnier influe sur la manière dont il transmet le couple et le mouvement à la
bielle de direction. Voirtransformation du mouvement par le palonnier.
Compatibilité servo/palonnier
Servos utilisant un palonnier à 23 dents
Airtronics
Graupner
JR
Ko Propo
Sawna
Spektrum
T2m
Servos utilisant un palonnier à 24 dents
Hitec
Servos utilisant un palonnier à 25 dents
Ace
Align rc
Bluebird
Futaba
Hitec
Hyperion
HPI
Losi
Orion
Power HD
Savox
Tower Pro
Traxxas
Transformation du mouvement par le palonnier
Aussi simple que puisse paraître un palonnier, il me semble important d’expliquer quel principe se cache derrière sont fonctionnement. Le palonnier transmet à la biellette de direction un
mouvement globalement linéaire (en vérité il parcourt un arc de cercle), on le caractérise par : la force qui lui est transmise et l’amplitude du mouvement. Ces caractéristiques sont intimement
liées à la longueur du palonnier, plus précisément la distance entre l’axe de rotation du palonnier et le point de fixation de la biellette de direction. Lorsque l’on augmente cette longueur, on
augmente dans la même proportion l’amplitude du mouvement transmit, mais on diminue aussi dans la même proportion la force transmise.
Prenons par exemple, un servo ayant un couple de 20 kg.cm :
Dans le cas A, la distance est de 1 cm entre l’axe du servo et l’ancrage de la biellette. La force transmise sera de 20 kg et l’amplitude du mouvement sera de 1.7 cm
(pour une rotation du palonnier entre 60° et -60° autour du point neutre).
Dans le cas B, la distance est de 2 cm entre l’axe du servo et l’ancrage de la biellette, soit 2X la distance du cas A. La force transmise sera de 10 kg (on divise par 2 la
force) et l’amplitude du mouvement sera de 3.4 cm (on multiplie par 2 l’amplitude).
Câblage d’un Servo
On retrouve :
un fil rouge, toujours au milieu, en positif.
un fil noir ( ou marron selon les modèles) en négatif.
un fil jaune ( orange ou blanc selon les modèles) correspond au signal.
Le connecteur qui permet de brancher le servo sur le Rx est soit une prise JR, soit une prise Futaba.
Remarque importante : pour inverser le sens de fonctionnement d’un servo, il ne faut pas inverser les fils noir et jaune. Il faut acheter un inverseur qui se branche entre le servo et
le RX.
Les principaux schémas de câblage d’un servo
Ci-dessous un schéma classique de montage d’un servo, avec un BEC alimentant un Rx. Très important dans ce type de montage, il faut TOUJOURS déconnecter et isoler le fils rouge de la
prise JR venant de l’ESC (flèche verte), car dans ce cas, c’est le BEC qui alimente le Rx et non l’ESC. Généralement, les Rx fonctionnent à une tension comprise entre 4.8 et 6 volt, ce
schéma convient donc aux servo fonctionnant dans cette plage de tension.
Autre type de montage, où le BEC alimente directement le servo. Cette configuration est idéale avec les servos puissants qui peuvent fonctionner sous 7.4V. Dans ce cas, si elle existe, il
est inutile de brancher la prise JR (le signal) du BEC sur le Rx.
ECS
Comment choisir un ESC ?
Le choix de l’ESC dépend de plusieurs critères techniques, dont principalement :
Quel type de moteur nous allez utiliser ?
Moteur brushless sensorless, moteur brushless sensored ou moteur brushed, chaque type de moteur à un ESC adapté. On retrouve toute foi des ESC qui acceptent les moteurs brushless
sensorless et aussi les moteurs brushed.
Quel moteur sera branché sur l’ESC?
Les ESC ont une limitation quant aux moteurs qu’ils peuvent supporter. Cette limitation est définie par le nombres de tours minimums d’un moteur que peut supporter l’ESC, à une
tension d’entrée donné. C’est-à-dire qu’un ESC limité aux moteurs brushed 27T avec un Lipo 3S supportera tous les moteurs de 27T ou plus, s’il est alimenté par un LiPo 3S. Il faut savoir que cette limitation varie avec la tension d’alimentation de l’ESC, c’est-à-dire que si l’ESC est alimenté par un LiPo 2S, il aura un certaine limite (27T par
exemples), si on alimente maintenant le même ESC en 3S, cette limitation va augmenter (elle va passer à 35T par exemple). Faites donc attentions quand vous vérifier les spécifications d’un
ESC, que cela corresponde au type d’accu que vous allez utiliser. Cas particulier, qui ce fait plus rare, c’est si vous branchez 2 moteurs (identiques) sur le même ESC. Il faudra faire particulièrement attention à cette limitation. Si l’ESC n’est
pas prévue pour supporter 2 moteurs, il faudra comparer la limitation de l’ESC avec le nombre de tours des moteurs divisé par 2. C’est-à-dire, si un ESC est donné pour supporter les moteurs
brushed 27T en 3S, alors il supportera deux moteurs 55T (55T /2 = 27,5T), mais il ne supportera pas 2 moteurs 45T (45T / 2 = 22,5T).
Quel accu alimentera l’ESC?
Là aussi, c’est un critère important, même si les principaux ESC acceptent aujourd’hui les LiPo en 2S et 3S (les principales tensions des LiPo utilisés en crawler). Il faudra aussi
vérifier que l’ESC possède un cut-off pour protéger vos LiPo. Si l’ESC n’en possède pas, il faudra IMPÉRATIVEMENT acheter en complément un cut-off externe, car les LiPo ne supporte pas d’être
trop déchargé, c’est une des causes de dégradations des LiPo.
Les spécificités techniques d’un ESC dédié au crawler
Il vous faudra aussi vérifier que votre ESC dispose des caractéristiques spécifiques suivantes :
un drag brake.
une marche arrière immédiate.
Quel ESC choisir ?
Une remarque importante, les BEC intégrés dans les ESC sont trop faible pour alimenter les gros servo (+30kg.cm), il faut compléter votre installation par un BEC externe,
particulièrement si vous utilisé des LiPo 3S. Beaucoup de constructeurs recommandent l’utilisation de BEC externe en 3S.
Ces ESC sont les remplacent du Novak Rooster Crawler (un des premiers ESC spécifiques aux crawlers). Ce sont de bon produit, très fiable et résistant à l’eau (c’est à dire aux projections d’eau, pas pour faire le sous-marin!). Ils fonctionnent avec des moteurs brushed et brushless,
en 2S et 3S. Il ne nécessite pas de boîtiers externe pour les programmer. Personnellement, je leur reproche d’être volumineux donc difficile à placer dans un crawler.
ESC dédié au MOA, car il intègre un DIG et peut gérer 2 moteurs brushed. Sur le papier c’est un bon ESC, mais il n’a pas eu un grand succès. Comme pour les modèles Eiger, c’est un ESC volumineux, même s’il gère 2 moteurs et un DIG.
ESC prévu pour les modèles 1/18°, mais il fonctionne tout de même correctement pour les modèles 1/10° (moteur 540). Il gère uniquement les moteurs brushed. Les moteurs 540 n’étant pas prévue à l’origine pour fonctionner avec des moteurs 540, il n’y a pas de spécifications fournies par le
constructeur, mais il est conseillé de ne pas utiliser de moteur de moins de 45T en 3S sur ce type ESC. Il est entièrement paramétrable, avec beaucoup d’options, mais il faut utiliser un
boîtier externe, le Castle Link, ce qui permet de le
connecter sur un PC via un port USB. Ce même boîtier permet aussi de paramétrer le BEC Castle Creation. Son grand avantages c’est sa très petite taille qui facile son intégration dans un crawler. De plus il procure un fonctionnement très doux et très précis. Il manque tout foi à mes
yeux d’un peu de punch.
Comme pour le Micro SideWinder, ce modèle est prévu pour les modèle au 1/18° et fonctionne très bien sur les modèles 1/10° (moteur 540). Il gère les moteurs brushless sensorless et brushed. Le fait qu’il possède un radiateur, lui permet d’accepter des moteurs brushed de plus de 35T en 3S. Il est aussi entièrement
paramétrable, avec beaucoup d’options, toute foi pour accéder à la totalité des options, il faut utiliser le Castle Link. Il est un peu plus gros de le Micro SideWinder, mais il reste facile à intégrer dans un crawler. C’est un de mes ESC préféré, car il offre un très bon contrôle à basse vitesse,
beaucoup de souplesse et un bon punch.
Un autre très bon ESC, acceptant les moteurs brushed. Il est aussi entièrement paramétrable, avec beaucoup d’options, mais pour accéder à la totalité des options, il faut utiliser un
boîtier externe HotWire, pour le connecter sur un PC, via un
port USB. Il est de petite taille et offre de très bonnes performances, j’ai longtemps roulé avec et j’en étais satisfait. Je le trouve maintenant un peu brutal comparé au Micro
MambaPro.
Un ESC produit par un Holmes Hobbies, un des 2 grands spécialistes des moteurs fait main au US. C’est une version shrunken (sans protection plastique et sans radiateur) du
BR-XL. Très bon ESC pour les moteurs brushed. Il est entièrement paramétrable via le Castle Link.
Ce sont 2 HH TorqueMaster BR mini, compacté en un seul ESC. Cela permet de gérer 2 moteurs brushed, idéal pour un MOA. Attention, ce système n’intègre pas de DIG, il vous faudra gérer
les 2 ESC soit pas un DIG électronique externe, soit via la radio. Lui aussi est entièrement paramétrable via le Castle Link.
GENERALITES SUR LES MOTEURS ELECTRIQUES
les principales généralités concernant les moteurs électriques utilisés en crawler 2.2. On utilise des moteurs ayant un bon compromis entre couple et vitesse. Il est important d’avoir un moteur qui permette d’avoir
un très bon contrôle à très basse vitesse, tout en ayant assez de punch pour se sortir de certaines situations délicates. On retrouve principalement 2 types de moteurs : les moteurs
brushed et les moteurs brushless.
Moteur brushed
C’est les moteurs classiques, à charbons, alimentés par deux fils, un + et un -. On utilise généralement des moteurs brushed de type Mabuchi 540 entre 30 et 50 tours. La référence Mabuchi 540 correspond à la taille du moteur, ils font 36mm de diamètre et env. 50mm de long. Le nombres de tours correspond au nombre de fois que le fils de cuivre est entouré autour d’un segment du rotor (le bobinage). Au plus le nombre de tours est important, au plus le
moteur gagne en couple, mais perd d’autant en vitesse de rotation et au moins il est consomme. Attention toute foi, le nombres de tours dépend aussi du type d’armature du rotor. Les moteurs classiques utilisent une armature de rotor à trois segments (il y a trois bobinages
de cuivre), mais il existe d’autres types d’armatures, et on retrouve notamment des armatures à cinq segments par rotor. Pour établir une correspondance entre ces moteurs, on considère qu’un
moteur 35 tours à 3 segments est équivalent à un moteur 17 tours à 5 segments (on divise par deux le nombres de tours). J’ai une grande préférence pour ces moteurs, plus simples et très performants dans notre discipline.
Moteur brushless
Les moteurs brushed sont plus complexe, ils n’utilisent pas de charbons, il n’y a donc pas de pièces en contact (pas de pièces d’usure et de frottements). Ils sont alimentés par trois
fils, trois phases. C’est des moteurs très performants, mais ils souffrent d’un phénomène de cogning à très basse vitesse (effet de saccade dans la rotation du moteur). Cet effet de
cogning peut être diminué par l’utilisation de moteur et contrôleur de type sensored, c’est un câble supplémentaire qui relie le moteur au contrôleur et permet un contrôle plus fin
du moteur. À mes yeux, cela complique grandement l’installation et multiplie les risques de panne, sans apporter de bénéfices particuliers. Toute foi certains pilotes semblent les
apprécier.
On trouve beaucoup de moteurs « grand public » de bonne facture, idéal pour commencer, mais le must reste les moteurs bobinés à la main, qui offrent des performances bien
supérieures aux moteurs classiques, moyennant bien sur un prix bien supérieurs (presque x10 dans le certains cas). Il existe deux principaux fabricants de moteurs fait main (handwound motors), tout deux américains :
Ces deux fabricants proposent d’excellents produits et une très vaste gamme de moteurs.
REGLER LES JEUX SUR UN PONT D'UN SHAFTY.
Problème de jeux…
Le pont Axial d’AX-10, l’AR60, est une très bonne
base pour votre shafty, mais il a d’origine beaucoup de jeux de fonctionnement. Tant que vous utilisez les pièces d’origine, cela ne pose pas trop de problèmes, mais dés que vous allez faire
évoluer votre pont avec des pièces plus performantes, des problèmes risques d’apparaitre. De plus, en compétition, ces jeux génèrent des imprécisions de pilotage qui peuvent rapidement
devenir gênantes. Il convient donc d’éliminer ces jeux de fonctionnement. D’une manière générale, ce problème n’est pas spécifique aux ponts Axial, il s’applique de la même manière à tout
type de ponts.
Une remarque importante, quant au calage des différents éléments. Le but est de diminuer au minimum le jeu de fonctionnement de ces pièces, il ne faut toute foi pas tomber dans
l’excès inverse, en mettant trop de cales et en les bloquant . Il faut converser un jeu minimum d’un dixième de millimètre pour garantir leur bon fonctionnement, surtout au niveau des
roulements.
Réglage des jeux entre les cardans et l’ensemble C-hub/porte-fusée.
Une option importante sur les ponts avant AR60, c’est de remplacer les cardans de type dogbone d’origine par des cardans de type XR-10. Ce type de cardans est relativement bon
marché, très solide et offre de très grand angle de fonctionnement d’origine (on peut les pousser jusqu’à plus de 60° d’angle de brisure en les modifiants).
Cardan pour pont AR60 OCP – ref. AX30780
Une
autre option très intéressante est de remplacer le spool d’origine par des spools bloquants. On en trouve chez des fabricants US, sur le forum US : RCCrawler. Ce type de spool comporte
généralement 4 vis, qui viennent bloquer les cardans et élimine ainsi tout jeu de fonctionnement entre ces pièces.
Le problème de ces deux options, c’est que mal montées ensemble, elles créent plus de problème qu’elles n’en résolvent… Pour comprendre pourquoi, il faut comprendre comme ces pièces
fonctionnent.
Un cardan simple s’articule autour d’un point, ce point se situe au milieu de la croix du cardan. Tous les mouvements de la tête du cardan se font autour de ce point.
L’articulation entre le C-hub et le porte-fusée se fait le long d’une ligne qui passe au milieu des 2 vis qui fixent ces deux pièces ensemble.
Pour que tout fonctionne correctement, il est impératif que le point d’articulation du cardan reste TOUJOURS sur la ligne d’articulation de l’ensemble c-hub/porte-fusée. A partir du
moment où ce point s’éloigne, même de quelques dixième de millimètres de cette ligne, cela crée des points durs.
Le problème est que le cardan à beaucoup de jeux
d’origine, il peut se balader librement de près 1mm de droite à gauche. Si le cardan n’est pas bloqué dans le spool, il prendra le plus souvent la position la plus favorable et ne posera pas
vraiment de problème.
Mais si le cardan est bloqué dans le spool, et que l’alignement entre son point d’articulation et celui du porte-fusée n’est pas respecté, cela posera des problèmes. Généralement,
cela crée un point dur dans l’articulation du porte-fusée, on aura du mal à braquer les roues. La résistance de ce point dur augmente avec l’angle de braquage des roues. Cela crée aussi des
contraintes sur le cardans lui-même. Il faut donc, avant de bloquer les cardans dans le spool, veiller à supprimer ce jeu avec des cales.
L’opération est assez simple, il suffit de placer des cales de chaque coté du cardan, au niveau des roulements. Tester ensuite manuellement l’articulation du porte-fusée. Si le
réglage est bon, il ne devrait y avoir aucun point dur, même jusqu’à 90° de braquage. Par habitude, j’arrive à peu près toujours aux même valeurs de réglage. Il faut une cale de 0.2mm entre
le roulement coté pont et le cardan (1) et 0.6mm entre le roulement du porte-fusée et le cardan (2). Ces valeurs sont à ajuster selon votre montage, mais cela devrait être une bonne base de
travail.
La cale coté pont
(1) fait 5mm de diamètre interne, tandis que celle coté porte-fusée fait 10mm de diamètre. On trouve facilement ce type de cales dans les magasins de modélisme, elles sont vendues par lot, en
plusieurs épaisseurs : 0.1, 0.2 et 0.3 mm. En anglais, on les retrouve sous appellation « shim ».
Réglage des jeux entre le C-hub et le porte-fusée
Là aussi, il y a des jeux entre ces pièces, bien qu’ils soient moindres. Éliminer ces jeux permet de garantir que l’axe du cardan et l’axe de la tête de cardan soient toujours
concourant au point d’articulation.
Je place généralement une cale de 0.1mm sur le palier supérieur (3) et une cale de 0.2mm sur le palierinférieur (4).
Verrouillage des cardans dans le spool
Un point particulièrement délicat est le verrouillage des cardans dans le spool. Cela peut rapidement se transformer en vrai casse-tête, et il est assez difficile de ne pas avoir de
point dur lors de la rotation des cardans. Cela vient principalement du fait que la couronne et le spool sont alésés à 5mm, mais les manchons des cardans font 4.5mm de diamètre, d’où un jeu
de 0.5mm. Ce faible jeu suffit à mettre les axes de cardan de travers et à créer des points dur.
Pour palier à ce problème, il suffit de mettre de la gaine thermorétractable sur l’extrémité des manchons de cardan pour combler le jeu. Du coup le manchon du cardan sera parfaitement
centré dans le spool.
Il suffit ensuite d’approcher les vis de serrage du spool, vérifier qu’il n’y ai pas de point dur dans la rotation des cardans, puis de les serrer fermement.
Réglage des jeux entre le pignon et le cardan de transmission
Pour en terminer avec les jeux du pont, il faut penser à aussi correctement caler le pignon du pont. Sans cale, le pignon peut légèrement de déplacer, ce qui modifie légèrement
l’entre-dent avec la couronne et altère son engrènement.
Il faut mettre des cales de 5mm de diamètre interne entre la sortie du pignon et le cardan de l’arbre de transmission (5). Selon le type de cardan, le jeu peut être plus ou moins
important.
Il ne devrait maintenant plus y avoir aucun jeu dans le fonctionnement de votre pont, il devrait fonctionner sans aucun point dur.
La transmission
Sur nos crawlers par abus de langage, on a pris l’habitude ( ou plutôt, la mauvaise habitude), de désigner par transmission l’élément qui regroupe l’ensemble de la boite de
vitesses et de la boite de transfert d’un 4×4 à l’échelle 1. C’est-à-dire l’élément qui transmet et transforme le mouvement de rotation entre le moteur et les arbres de transmission. Sur nos
crawlers, la boite de vitesse n’a qu’une seule vitesse et la boite de transfert se résume à un long axe sur la dernière roue dentée, où viennent se fixer les arbres de transmission avant et
arrière. C’est un élément qui se résume finalement à une simple cascade d’engrenages et qui s’apparente plus à un réducteur.
On voit ici une
transmission R2 de chez
RC4WD qui peut être utilisé sur un shafty. En entrée, on retrouve le moteur et en sortie un axe où se fixe les arbres de transmission.
Nos amis anglo-saxons utilisent aussi le terme transmission, mais on peut aussi retrouver les termes plus spécifiques gear box ou tranny.
Le système de transmission
Mais le terme transmission a un sens bien plus général et ne se limite pas uniquement à ce que je viens de décrire. Il faut en revenir à sa définition première et surtout à
sa fonction première. Et fondamentalement, la transmission a deux fonctions :
Elle va transmettre le mouvement de rotation de l’émetteur ( le moteur) vers le récepteur ( la roue)
Elle va transformer le couple et la vitesse entre l’émetteur ( le moteur) et le récepteur ( la roue)
Sur un 4×4 échelle 1 classique à pont rigide, la transmission regroupe donc l’ensemble des éléments qui transmettent et adaptent le mouvement entre le moteur et les roues. Cela
comprend :
la boite de vitesses
la boite de transfert
les arbres de transmission
les ensembles pignon/couronne du pont
les différentiels
les demi-arbres de roues
les cardans pour les roues avant
En comparaison avec nos crawler, le système de transmission regroupe généralement sur un shafty :
la transmission ( qui correspond à l’ensemble boite de vitesses et boite de transfert sur un véhicule échelle 1)
Le dig (si installé)
les arbres de transmission
les ensembles pignon/couronne du pont
les spools
les demi-arbres de roues
les cardans pour les roues avant
Et sur un MOA :
la transmission ( qui correspond à l’ensemble boite de vitesses et différentiel sur un véhicule échelle 1)
les demi-arbres de roues
les cardans pour les roues avant
Donc pour éviter toute confusion, et pour décrire l’ensemble des éléments qui transmettent et transforment le mouvement du/des moteur(s) jusqu’aux roues, il conviendra de parler dans
ce cas de système de transmission.
LES CARDANS ET AUTRES ARTICULATIONS.
LES CARDANS.
Les cardans ou joint de Cardan ( du nom de son inventeur, le mathématicien italien Girolamo Cardano ) ont pour rôle de transmettre le mouvement de rotation
entre deux arbres concourants formant un angle qui peut varier. Si l’angle formé par les deux arbres est trop important ou/et si les deux arbres ne sont pas concourants, on utilise un cardan
double. Les cardans simples vont être principalement utilisés au niveau du pont avant pour l’articulation des roues, tandis que les cardans doubles seront utilisés entre les ponts et la
transmission, les arbres de transmission. À noter que, la distance entre les ponts et la transmission peut varier, il est donc nécessaire que le cardan double est une partie coulissante pour
palier à cette variation.
Angle de brisure d’un cardan
L’angle de brisure est l’angle que forme l’arbre de sortie par rapport à l’arbre d’entrée. À un angle de brisure de 0°, les arbres sont parallèles et le mouvement de rotation est
homocinétique. Les cardans sont généralement fait pour travailler à un angle de brisure maximum de 45°. En crawler, on repousse souvent cette limite à plus de 60°, mais ce n’est pas sans
conséquence ( voir : les défauts des joints de cardan).
Les défauts des joints de Cardan
Rotation non-homocinétique
Dés que l’angle de brisure augmente, l’utilisation d’un seul cardan ne permet pas d’avoir une vitesse de rotation uniforme de l’arbre de sortie, c’est-à-dire une rotation
homocinétique. Cette variation de vitesse augmente avec l’angle de brisure. Alors que l’arbre d’entrée a une vitesse de rotation constante, la vitesse de rotation de l’arbre de sortie ne sera
pas uniforme, c’est-à-dire qu’elle va varier selon un cycle d’accélération puis de décélération. Pour un tour complet de l’arbre d’entrée, l’arbre de sortie subira deux cycles d’accélérations
et deux cycles de décélérations. Cette variation de vitesse peut être importante, quand l’angle de brisure est de 60°, la vitesse de rotation de l’arbre de sortie par rapport à l’arbre
d’entrée est multipliée par deux dans la phase d’accélération, puis divisée par deux dans la phase de décélération.
Le coefficient de variation de vitesse de rotation est calculé comme suit, pour un l’angle de brisure :
(1)
Pour rendre le mouvement de rotation homocinétique, il faut utiliser un deuxième cardan, correctement positionné selon deux paramètres.
Il faut que les deux cardans aient le même angle de brisure. Dès que les deux angles de brisures diffèrent, le problème de rotations non-homocinétiques réapparaissent. Pour calculer
la variation de vitesse de rotation de l’arbre de sortie d’un cardans double, il suffit de soustraire la valeur des angles de brisure de chaque cardan. La valeur obtenue permet de calculer le
coefficient de vitesse de rotation selon la méthode indiquée plus haut (1).
Cardan double ayant le même angle de brisure
Il faut aussi que les fourchettes du cardan central soient alignées ou en phase. Si les fourchettes sont en phase et les angles de brisures respectés, les effets des deux cardans
s’annulent mutuellement, de ce fait l’arbre de sortie de l’arbre de transmission sera homocinétique par rapport à l’arbre d’entrée. Toutefois, la partie centrale de l’arbre de transmission
n’aura pas une rotation homocinétique, ce qui ne pose pas de problème dans le fonctionnement du crawler.
Cardans ayant les fourchettes correctement alignées ou en phase
Dans le cas ci-dessous, les fourchettes ne sont pas alignées ou déphasées. Dans ce cas, et même si les angles de brisure sont respectés, les effets se cumulent, augmentant encore plus
l’effet de variation de vitesse.
Cardans ayant les fourchettes mal alignées ou déphasées
Cette vidéo trouvée sur le net illustre parfaitement ce problème : Constant Velocity to Variable velocity. C’est un montage en Lego, avec deux arbres de transmission monté en
série et volontaire déphasés. Les deux barres témoins oranges font toujours un tour en même temps, mais la barre de gauche subit des cycles d’accélérations/décélérations lors de sa
rotation.
Une autre vidéo mettant là aussi bien en évidence l’importance d’avoir des angles de brisure identiques et des cardans bien en phase : Drive shaft velocity. La vidéo est en anglais,
mais il suffit d’écouter le cliquetis de la carte pour comprendre.
Les vibrations
Flexion induite par la rotation du cardan
De par leur fonctionnement, les cardans induisent des vibrations, et ceux même si les rotations sont homocinétiques. Ces vibrations sont causées par un mouvement de flexion, qui
tendent à diminuer l’angle de brisure. Pour chaque tour complet de l’arbre d’entrée, l’arbre de sortie subit deux mouvements de flexion. Ces vibrations augmentent avec l’angle de
brisure.
Des principaux types de cardans
Vous trouverez ci-dessous les principaux types de cardans utilisés sur un crawler.
Les Dogbones
C’est le système le plus simple que l’on retrouve généralement sur les véhicules d’entrée de gamme. Il est uniquement constitué de deux pièces, un axe ayant une tête goupillée ( dont
il titre son nom dogbone, traduire par os de chien) et la tête de cardan.
Leur principal défaut est leur faible angle de fonctionnement. Il est vivement conseillé de rapidement les remplacer par des modèles ayant un angle de fonctionnement plus
important.
Les cardans classiques
Les cardans classiques sont formés de deux fourchettes qui s’articulent autour d’une noix centrale, généralement en forme de croix. Ce sont les cardans les plus utilisés, car ils
offrent un bon angle de fonctionnement, tout en ayant un coût revient raisonnable grâce à leur simplicité.
Les cardans CVD
Les cardans CDV (CDV pour Constant Velocity Drive, traduire par Vélocité constante de rotation) sont des cardans qui permettent de supprimer (ou plutôt de grandement
diminuer) le problème de rotations non-homocinétiques des cardans classiques. Ils sont toutefois plus complexes et ont un coût un peu plus élevé que les cardans classiques.
LES DIFFERENTS TYPES D'ENGRENAGES
Les
engrenages
La fonction principale des engrenages ou roues dentées est de transmettre le mouvement de rotation en changeant ses caractéristiques (réduire ou augmenter le couple moteur, inverser
le sens de rotation).
Lorsque l’on assemble plusieurs engrenages, on parle de train d'engrenages. C’est à partir de ces trains d’engrenages que l’on modifie le mouvement de rotation de l’arbre
d’entré.
Suivant leur fonction, on distingue 3 types d’engrenage : les engrenages droits, les engrenages coniques et les engrenages gauche (vis sans fin).
Les engrenages
droits
Ce type d’engrenages permet de transmettre un mouvement de rotation et la puissance entre deux arbres parallèles. On classe ce type d’engrenage par la forme et la géométrie de leur
denture.
Les engrenages droits sont caractérisés par des valeurs normées :
Un engrenage métrique est principalement caractérisé par son module et son nombre de dents, voir l'article sur le module.
Un engrenage anglo-saxon est principalement caractérisé par son pitch et son nombre de dents, voir l'article sur le pitch.
Les
engrenages droits à dentures droites.
Ce sont les plus simples et
les plus économiques des engrenages , c’est ce type d’engrenages que nous retrouvons dans les transmissions de nos crawlers. Toute foi, leur fonctionnement induit des chocs d’engrènement, ce
qui provoque du bruit et des vibrations. On peut réduire ces défauts en réduisant le module des engrenages, mais cela diminue aussi leur résistance.
Les engrenages
droits à denture hélicoïdale.
Comme les engrenages à denture droite, ils transmettent le mouvement de rotation et la puissance entre deux arbres parallèles, mais leurs dents sont inclinées. Cette
configuration est plus performante et offre une plus grand progressivité et continuité d’engrènement, qui permet de transmettre plus de couple, tout en étant plus silencieux. Ils sont
cependant plus complexe à fabriquer. De plus, l’inclinaison des dents induit des efforts latéraux que doivent supporter les paliers de l’engrenage. On retrouve ce type d’engrenage dans la
transmission de nos véhicules de tout les jours.
Les engrenages
droits à denture à chevron.
C’est une variante des engrenages droits à denture hélicoïdale, où les dents forment des chevrons. Cette configuration encore un peu plus complexe, permet d’annuler les efforts
latéraux des dentures hélicoïdale, tout en conservant leurs avantages.
Les engrenages
coniques
Les engrenages coniques
sont utilisés pour transmettre un mouvement de rotation entre deux arbres non parallèles, le plus souvent perpendiculaires. On retrouve ce type d’engrenages dans les ponts des shafty , le
couple pignon/couronne. On distingue, comme pour les engrenages droits, différents types de dentures ( dentures droites, denture hélicoïdale ) avec les mêmes avantages et
inconvénients.
Les engrenages
à vis sans fin
Les engrenages à vis sans fin ou gauche permettent
de transmettre un mouvement de rotation entre deux axes perpendiculaires et non-concourants. Les engrenages à vis sans fin sont principalement utilisés comme réducteur, ils permettent
d’obtenir un fort rapport de réduction ( jusqu’à 1/200 ) avec un encombrement réduit. Ce type d’engrenage a aussi l’avantage d’offrir un mouvement irréversible, c’est-à-dire que la
roue ne peut pas entraîner la vis sans fin. C’est très pratique sur nos crawlers, cela fait office de drag brake. En contre partie, ce système à un faible rendement, avec beaucoup de perte de
puissance et d’échauffement. Le graissage est un point particulièrement important, les possesseurs du Losi le savent bien !
Le calcul de rapport de transmission se fait comme pour les engrenages droits. Le nombre de dents du pignon étant remplacé par le nombre de filets de la vis sans fin. On peut voir le
nombre de filet d’une vis en la regardant de face.
Les trains d’engrenages
Un train d’engrenages est une suite de roues dentées qui réduisent ou augmentent le mouvement de rotation. La petite roue est nommée pignon, la plus grande la
roue.
Train d’engrenages.
Raison d’un train d’engrenages
La raison d’un train d’engrenage défini le nombre de tours que faire
la roue menée quand la roue menante fait une rotation complète. La roue menante est la roue qui imprime la rotation, la roue menée est la roue qui reçoit la rotation. La raison est le rapport
entre le nombre de dents de la roue menée et le nombre de dents de la roue menante . Elle se définit comme suit :
(1)
Train d’engrenages
Dans l’exemple ci-dessus, le pignon de 12 dents imprime la rotation , la roue de 24 dents
reçoit la rotation . La raison de ce train d’engrenages est donc :
12/24, soit 0.5. C’est-à-dire que la roue menate fait un tour complet quand la roue menée ne fait qu’un demi-tour.
Si la raison est inférieure à 1, on parle de démultiplication ou réduction,
Si la raison est supérieure à 1, on parle de surmultiplication.
Sur nos crawlers, on a besoin d’un fort rapport de réduction. Il est possible d’obtenir ce rapport avec simplement un très petit pignon et une très grande roue. Mais cette roue serait si
grande, qu’il serait difficile de l’installer dans le crawler. Pour éviter ce genre de problème, on crée un train de plusieurs engrenages qui modifie graduellement la réduction.
Quand un train d’engrenages est constitué de plus de 2 engrenages (comme dans nos transmissions) le calcul reste le même, mais la raison est le rapport entre le produit du nombre de dents
de chaque roue menée, par le produit du nombre de dents de chaque roue.
(2)
À quoi sert la raison d’un train d’engrenages
?
C’est bien joli tous ces calculs, mais concrètement à quoi sert exactement la raison ? Elle va nous permettre de rapidement calculer la fréquence de rotation du pignon de sortie d’un
train d’engrenages. Il suffit de multiplier la fréquence de rotation de la roue d’entrée (exprimé en rotation
par minute) par la raison pour obtenir la fréquence de rotations de la roue de
sortie .
(3)
Dans le cas de notre exemple précédent, si le pignon fait 10 tours/minutes, sachant que la raison est de 0.5, la roue de sortie fera 10×0.5, soit 5 tours/minutes.
La raison est donc l’outil idéal pour calculer la vitesse de déplacement d’un véhicule à partir de la vitesse de rotation du moteur !
Rapport de transmission d’un train d’engrenages
Le rapport de transmission est le rapport entre la fréquence de rotation (exprimé en tour/minute) de la roue de sortie et la fréquence de la roue d’entrée. Par abus de langage, moi le
premier, on oublie souvent la notion de temps dans ce rapport, pour ne garder que le nombre de tours.
Dans l’exemple précédent, on a calculé que le rapport de transmission est de 1:0.5, c’est-à-dire que quant le pignon fait un tour la roue ne fait d’un demi-tour. Par convention, on
préfère utiliser des nombres entiers, donc on exprimera le rapport de transmission ainsi, 2:1 (lire 2 pour 1).
Sur nos crawlers le rapport de transmission se situe selon les modèles, autour de 40:1 à 60:1.
La rapport de transmission permet rapidement d’évaluer la démultiplication de transmission.
Les roues folles
Si un train d’engrenages est constitué comme dans l’illustration, d’une cascade d’engrenages simple intermédiaires, ils n’auront aucune influence sur le rapport de transmission final. On
voit bien que la roue d’entrée tourne à la même fréquente de rotation que la roue de sortie
.
La raison est simple, les roues folles sont à la fois roues menées et roues menantes, ce qui annule
leur influence dans le rapport final du train d’engrenages (2). On appelle se type d’assemblage une cascade engrenages, il sert à soit inverser le sens de rotation de la roue de sortie, soit éloigner la roue de sortie de
la roue d’entrée.
Pour modifier le rapport final, il faut utiliser des engrenages doubles liés mécaniquement (engrenage à étage) montés sur le même axe.
Le sens de rotation des roues d’un train
d’engrenages
C’est assez simple de prévoir le sens de rotation d’un train d’engrenages :
Si le nombre d’engrenages est impair, le sens de rotation reste inchangé.
Si le nombre d’engrenage est pair, le sens de rotation est inversé.
Rapport de couple
À notre niveau, on considère que le rapport de couple est l’inverse du rapport de transmission. Au plus, on démultiplie la rotation d’une roue, au plus on baisse le couple transmis et
inversement au plus on réduit la rotation d’une roue, au plus on augmente le couple transmis.
Calculateur
MODULE ET CARACTERISTIQUE D'UN ENGRENAGE DROIT.
Les caractéristiques d’un engrenage
À parti du module et du nombre de dents d’un engrenage, on peut déterminer l’ensemble de ses caractéristiques, dont une qui nous intéresse particulièrement, c’est
l’entraxe de deux engrenages, si l’on souhaite construire sa propre transmission par exemple.
Module
Le module est une grandeur normalisée qui caractérise un engrenage. Il permet de calculer les principales caractéristiques de ses dents (hauteur, largueur…), ainsi que son diamètre
primitif .
Au plus le module est grand, au plus la taille des dents de l’engrenage est grande et au plus l’engrenage peut transmettre de gros efforts. Les modules métriques les plus couramment
utilisés sur nos machines sont le module 1 et les module 0.8.
Le nombre de dents
Le nombre de dents, ben, comme son nom l’indique c’est le nombre de dents de l’engrenage !
Calcul du diamètre primitif
À partir de ces deux caractéristiques précédentes, on peut calculer entre autres le diamètre primitif .
diamètre primitif = module x nombre de dents
Calcul de l’entraxe de deux engrenages
Le diamètre primitif va nous permettre de calculer l’entraxe entre deux engrenages. Indispensable si vous souhaitez fabriquer votre propre transmission !
Ce tableau regroupe les principales formules applicables à un engrenage.
Désignation
Symbole
Proportion
Module
Nombre de dents
Diamètre primitf
Diamètre de tête
Diamètre de pied
Pas primitif
Hauteur de denture
PITCH ET CARACTERISTIQUE D'UN ENGRENAGE DROIT.
Les caractéristiques d’un engrenage
Comme nos amis anglo-saxons ne font rien comme les autres et que le système métrique est trop simple pour eux, forcément les choses se compliquent un peu avec les engrenages
outre-atlantique ! Bien qu’ils utilisent aussi un module ou modulus (en inch), ils ne s’en servent pas directement, et préfèrent utiliser le pitch (traduire par
pas). Il y a surement une raison cachée derrière cela, mais elle m’échappe… Allez faire un tour sur la page de Wikipédia sur les engrenages sauces US et regardez combien il y a de
références du pitch !
Donc les engrenages anglo-saxons sont aussi caractérisés par 2 principales caractéristiques, le pitch et le nombre de dents .
Le pitch
Après moult recherches, j’ai fini par comprendre que leur pitch correspond au diametral pitch , traduisé par pas diamétral.
Le module ou modulus (en inch) est lié au diametral pitch par la relation suivante :
Ce qui nous permet de convertir le pitch en module métrique (en utilisant 1 pouce = 25.4 mm) :
Ce qui fait que le picht est inversement proportionnel à la taille des dents. Comprenez qu’au plus la valeur du pich augmente, au plus la taille des dents diminue…
On va principalement trouver sur nos crawlers des engrenages en 32 pitch et 48 pitch. Les engrenages 32 pitch sont compatible avec les engrenages module 0.8. Cela se vérifie si on applique le
formule du haut :
Le nombre de dents
Le nombre de dents correspond au nombre de dents de l’engrenage… C’est simple, c’est louche !